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La nouvelle Afrique centrale selon NGOMO Privat.
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17 février 2019

LETTRE OUVERTE AUX RESISTANTS VIVANT AU GABON

Ou

LA DERNIERE BATAILLE AVANT LA VICTOIRE FINALE

PeupleGABAOdansLaRue

Chers résistants vivant au Gabon,

Peuple de l’alternance et du changement,

En cette moitié du mois de février 2019, j’ai souhaité m’adresser au peuple de l’alternance et du changement, précisément aux résistants qui vivent au Gabon. Ce mois de février est particulier car il porte les prémisses de la Nouvelle République qui sera bientôt instituée sur les cendres de la république ancienne du système Bongo-PDG.

Dans notre cher pays, nous devons clairement distinguer dorénavant les segments du peuple gabonais, selon (a) qu’ils soutiennent l’imposture au pouvoir incarné par le système cinquantenaire Bongo-PDG, ou (b) qu’ils font corps avec l’opposition collaborationniste qui a reconnu explicitement, lors du dialogue politique national, la « légitimité » frauduleuse d’Ali Bongo, ou l’a fait implicitement en participant tout récemment aux dernières élections générales organisées par un pouvoir usurpateur, ou (c) qu’ils se tiennent aux côtés de Jean Ping, dans la Résistance, pour défendre la souveraineté nationale exprimée le 27 août 2016.

Cette lettre s’adresse donc au dernier segment populaire, celui de la fière et digne Résistance qui, pendant plus de deux ans, avec opiniâtreté, détermination et courage a refusé le mensonge d’Etat et revendiqué inlassablement la vérité du verdict des urnes. Cette résistance aujourd’hui présente deux visages : celui flamboyant de la diaspora gabonaise qui s’est illustrée de manière inédite dans le monde en agissant chaque jour pour sensibiliser la communauté internationale sur la crise aigüe gabonaise, et celui, peu reluisant, il faut bien l’admettre, des résistants gabonais vivant au Gabon. En faisant cette comparaison des deux résistances nationale et internationale, je n’entends guère les diviser ou les opposer car elles mènent, toutes les deux selon leurs armes et leurs contextes respectifs, le même combat du triomphe de la souveraineté nationale.  Je ne peux, par ailleurs, mépriser le sacrifice de leurs libertés imposé à Landry Amiang Washington, Bertrand Zibi Abegue, Hervé Mombo Kinga depuis libéré, Pascal Oyougou, Frédéric Massavala Mboumba et les anonymes résistants qui croupissent encore injustement dans les geôles du Gabon pour avoir défendu l’instauration d’une véritable démocratie dans notre pays. Je ne peux passer sous silence le courage de tous ces résistants comme Féfé Onanga ou le jeune Sidor Zang qui ont été victimes d’actes aussi lâches qu’inacceptables s’en prenant à leurs biens matériels, à leurs familles  et même à leurs vies. Enfin, je n’oublie guère ceux tombés à la première heure de la résistance, le 31 août 2016. Mais le nombre de ces personnalités remarquables de la résistance est bien insignifiant au regard de toute la population gabonaise qui ne supporte pourtant plus cette situation de tension socio-politique exarcerbée.

 

Chers résistants vivant au Gabon,

Peuple de l’alternance et du changement,

La tension extrême socio-politique qui vous insupporte est liée à la crise multidimensionnelle dans laquelle est plongé notre pays depuis longtemps et qui a connu son paroxysme lors des massacres perpétrés dès le 31 août 2016, au quartier général de Jean Ping, sis aux Charbonnages. Par le feu et le sang, l’autocrate disparu Ali Bongo Ondimba entendait une fois encore bâtir son pouvoir grâce au mensonge d’Etat qui lui avait si bien réussi en 2009, sept ans auparavant. Ce mensonge, qui confère la légalité de l’exercice du pouvoir républicain à celui qui a été battu à l’élection présidentielle et qui est donc dénué de toute légitimité pour exercer un quelconque mandat, n’a pas pu se renouveler. Oui, Ali Bongo Ondimba fut un «président légal» par la seule force des armes depuis 2009. Mais il n’a jamais été élu, ni réélu ; il n’a jamais été légitime. Sa disparition brutale et inattendue permet de rompre le cycle obscur du mensonge d’Etat inauguré par Omar Bongo Ondimba et de rentrer dans celui vertueux de la vérité. Ce combat de la vérité des urnes contre le mensonge d’Etat est le nôtre. Il est celui du peuple de l’alternance et du changement qui doit accéder à sa souveraineté nationale, à sa réelle indépendance. Ce combat nous amène inéluctablement à lutter contre les ennemis de la démocratie gabonaise. Ces ennemis sont connus et doivent être distinctement nommés : (1) le système Bongo-PDG, qui n’est qu’un factotum, (2) le Maroc de Mohammed VI en sous-traitance offrant sa terre et ses services royaux pour la perpétuation du mensonge et (3) la France officielle et des réseaux, qui est le véritable maître d’orchestre, via ses officines radiophoniques et audiovisuelles, de la manipulation médiatique à laquelle nous assistons tous depuis le décès non communiqué d’Ali Bongo Ondimba, à la fin du mois d’octobre 2018.

 

Chers résistants vivant au Gabon,

Peuple de l’alternance et du changement,

Les mises en scène auxquelles vous avez assistées traduisent bien la volonté de ces ennemis de la République gabonaise de nous maintenir dans un mensonge grotesque et éhonté qui ne recule pas devant le déni de la loi fondamentale et le non-respect des procédures républicaines. Comment comprendre qu’un chef d’Etat, fut-il imposteur, pénètre en premier dans une salle de cérémonie pour y attendre « ses » ministres et d’en sortir après le départ de tous les officiels ? Comment accepter qu’un Etat soit géré à partir de la capitale d’un pays tiers au nom de la soi-disant « extraterritorialité » ? Une convalescence de maladie ne peut tout justifier. Nous ne sommes pas dupes et n’acceptons pas ce grossier mensonge cousu d’usurpation d’identité au masque chair siliconé, de fake-news imagées ou de deepfakes vidéos.

Ne pas accepter cette manipulation mensongère, c’est agir et manifester sa réprobation de quelle que façon que ce soit. Surtout, ne point rester passif et inactif car alors, le mensonge non combattu peut poursuivre son chemin, prospérer et s’établir comme vérité.

Jean Eyeghe Ndong, ancien premier ministre et sénateur, mais surtout citoyen engagé, résistant et membre de la Coalition pour la Nouvelle République (CNR), a agi dernièrement en convoquant une rencontre citoyenne qui a réuni plus de 800 Gabonais à l’hôtel Méridien RE-NDAMA, sis au quartier Glass. Devant l’actualité très abondante en « mises en scène théâtrales »  de notre pays, l’illustre membre de la CNR a demandé aux Gabonais ayant répondu à son appel de porter un regard critique sur la situation qui prévaut actuellement au Gabon et de proposer des solutions très concrètes. Il ressort de ces assises que notre pays est gravement malade, et que ce mauvais diagnostic appelle des remèdes à administrer en vue de sa guérison.

Les conférenciers furent tous unanimes : il y a une vacance du pouvoir de fait au sommet de l’Etat et les autorités gabonaises refusent d’officialiser ce constat. Cette posture de déni participe de la mise en œuvre de leur scénario de confiscation du pouvoir pour les 50 prochaines années à venir. La France officielle et des réseaux par ses médias (RFI, TV5MONDE, FRANCE 24, etc.) et le Maroc de Mohammed VI sont complices voire maîtres de cette orchestration de rétention informative et de mensonge médiatique ignoble pour empêcher Jean Ping, véritable vainqueur de l’élection présidentielle d’août 2016, d’accéder au pouvoir conformément à la volonté du peuple.

Dans un document de restitution de cette rencontre citoyenne intitulé Mémorandum, toutes les analyses et propositions citoyennes ont été écrites, conservées, et ledit document est depuis accessible librement sur Internet. Ceci a été fait, afin que le peuple de l’alternance et du changement s’approprie cette nouvelle dimension du combat qui nous portera bientôt vers l’achèvement de la lutte. 

 

Chers résistants vivant au Gabon,

Peuple de l’alternance et du changement,

Dans la campagne citoyenne débutée le 08 février 2019 sur les réseaux sociaux, vous serez amenés à exiger le constat officiel de la vacance du pouvoir par les institutions nationales. Cette campagne citoyenne sera à la fois numérique, médiatique et politique. L’aspect numérique de cette campagne offre à tout citoyen, soucieux de défendre la constitution de son pays conformément à son article premier, de produire et poster une courte vidéo où il exige l’application stricte de l’article 13 de notre loi fondamentale sur une page Facebook dédiée. La campagne médiatique consistera à réaliser des flyers, des tracts, des affiches, des banderoles et des pancartes qui seront distribués aux Gabonais ou brandis pendant les manifestations prévues lors de la campagne politique. Cette dernière reviendra à organiser des causeries et meetings politiques au cours desquels des mots d’ordre clairs et précis seront lancés à l’endroit du peuple de l’alternance et du changement pour qu’après avoir été suffisamment informé et sensibilisé, il agisse avec détermination et courage en prenant la rue pour exiger le constat officiel de la vacance du pouvoir.

Ce n’est pas en restant dans les chaumières, dans les salons feutrés et dans nos résidences sécurisées, tout en nous plaignant néanmoins, que le cycle du mensonge d’Etat sera vaincu. C’est au contraire en prenant courage, en brisant les chaînes de la peur, en dénonçant systématiquement la duperie et en revendiquant vigoureusement la manifestation de la vérité que le peuple de la résistance vivant au Gabon fera entendre sa voix et ses légitimes exigences.

La résistance douce a été menée au Gabon depuis plus de 2 ans ; elle a paralysé le pays en le rendant ingouvernable. L’imposture alienne n’a pu avoir de reconnaissance officielle de la part de la communauté internationale malgré les fortes et colossales sommes investies dans la communication, la diplomatie et les réseaux ou lobbies françafricains. La crise gabonaise est de notoriété mondiale aujourd’hui. Ce succès est d’abord à mettre au crédit personnel de Jean Ping qui a su rester constant et ferme dans le rejet de toute négociation avec le pouvoir imposteur malgré les pressions, sur lui exercées, par ses alliés devenus depuis des opposants collaborationnistes.  Puis, ce succès est l’œuvre de la diaspora gabonaise qui a porté haut les couleurs de la lutte contre le hold-up électoral et du rétablissement de la vérité du verdict des urnes. Enfin, il est aussi l’œuvre de la résistance douce menée dans le territoire gabonais qui a fini par perturber de manière très significative le fonctionnement régulier de la République. Toutes ces actions entreprises à plusieurs niveaux, dans différents contextes et par de nombreuses personnes désireuses de voir leur pays changer véritablement, ont irrémédiablement bouleversé la donne politique du Gabon. En effet, le cycle Elections-Trucage-Massacre-Dialogue-Partage du Gâteau- Elections, inauguré en décembre 1993 par Omar Bongo Ondimba a été rompu le 31 août 2016. Il s’est arrêté à Massacre, car à cette étape précise, l’ignominie la plus abjecte et monstrueuse a atteint son comble. L’âme déjà blessée du peuple gabonais a été indubitablement foudroyée, ce jour-là. Cette meurtrissure nationale, cette indicible souffrance républicaine ressentie par tous les résistants ne peut se soigner et trouver son apaisement cathartique qu’à l’ombre de la Nouvelle République qu’il nous faut bâtir après la disparition de celle bongomarienne qui prévaut depuis décembre 1967

 

Chers résistants vivant au Gabon,

Peuple de l’alternance et du changement,

Comment ériger cette Nouvelle République sous l’égide de Jean Ping ? Certainement pas en se plaignant continuellement des vicissitudes de la vie tout en étant en même temps inactif et inerte car transi de peur sous le toit de sa maison. Il faut arrêter de geindre, d’être fataliste, d’être déçu par les autres. Mais au contraire, prendre conscience que le destin de notre pays est entre les mains de chacun de nous. Et que toute action, si minime soit-elle, qui milite dans le sens de l’avènement de la Nouvelle République doit être menée avec courage et détermination. Les actions individuelles ainsi réalisées ne seront efficaces que si elles sont planifiées, coordonnées méthodiquement et exécutées avec rigueur et efficacité sur le terrain des opérations. Ce n’est que de cette manière et non autrement que le succès sera au rendez-vous car nous aurons enfin réussi à nous débarrasser du vil et méprisable système Bongo-PDG.

Il y a actuellement au Gabon et dans toute la diaspora gabonaise éparpillée internationalement des actions distinctes et personnalisées de toutes natures. Elles sont certes efficaces pour le but spécifique à atteindre mais elles ne permettront jamais d’abattre le régime d’Ali Bongo tant qu’elles n’entreront pas dans une même et unique stratégie de la Résistance. Cette unique stratégie qui n’existe pas pour l’heure et qu’il faut urgemment concevoir et mettre en œuvre pour la dernière bataille à mener.

Jean Ping a initié la stratégie de la négociation diplomatique à l’endroit de la communauté internationale, précisément de la France, pour dénoncer le hold-up électoral et revendiquer sa victoire volée par Ali Bongo Ondimba. Deux ans après, il dispose de tous les éléments pour savoir si sa démarche sera payante ou pas. Pour notre part, la France a choisi son camp : celui de la dictature en Afrique. Le Gabon ne fera pas exception. On ne se défait pas d’une dictature par négociation diplomatique exclusivement. C’est un leurre politique ou une naïveté stratégique de le penser. La dictature alienne soutenue par la France et le Maroc doit être combattue avec la dernière énergie populaire. Et face à un peuple debout, déterminé, obstiné et souverain, aucune dictature ne tient, même si elle est soutenue par des forces obscures étrangères.

 

Chers résistants vivant au Gabon,

Peuple de l’alternance et du changement,

Ayant pris acte de l’impossibilité de vaincre la dictature du système Bongo-PDG par la seule voie de la négociation diplomatique, je vous suggère de construire ensemble, pour la fin de ce combat résistant qui a duré plus de deux ans, la STRATEGIE UNIQUE de la résistance.

Je veux, à présent dans les lignes qui vont suivre, clairement l’expliciter.

La stratégie unique de la résistance, pour l’ultime phase du combat qui se jouera cette année 2019, doit comporter 2 volets ou approches stratégiques : (1) la confrontation réelle ou l’établissement d’un rapport de force très clairement assumé doit désormais s’opérer et être visible dans tout le territoire gabonais. Et cette confrontation passe indubitablement par une pression populaire exercée dans la rue. Elle vient en appui stratégique à (2) celle de la négociation diplomatique des salons feutrés entamée dès le début de la résistance par Jean Ping, lui-même. Ces deux approches stratégiques, quoique différentes dans la forme et le fond de leur nature respective, sont néanmoins  complémentaires et peuvent ensemble contribuer au succès de la stratégie unique de la résistance. En effet, un rapport de force populaire établi dans la rue au bénéfice de Jean Ping, renforcerait, à n’en point douter, sa position dans les négociations diplomatiques avec la communauté internationale, notamment la France. Si le président élu Jean Ping doit toujours se consacrer au volet diplomatique, celui de la confrontation peut être confié à Jean Eyeghe Ndong, homme de terrain qui a su garder pendant ces deux dernières années le contact avec la base populaire.

Bien que frappé par le deuil, à l’occasion du tragique décès de son épouse survenu à la fin du mois de décembre 2018, le sénateur de Libreville, Jean Eyeghe Ndong a invité le peuple gabonais à une rencontre citoyenne à la fin du mois de janvier 2019. Ceci traduit, il convient ici de le souligner, le sens très élevé que cet homme observe pour la chose républicaine qu’il a mise au-dessus de sa propre personne. Par ailleurs, Eyeghe Ndong a fait montre de vision, de courage et de constance depuis son entrée dans l’opposition en juillet 2009. Il est donc, à l’évidence, la personne indiquée, idoine pour mener la confrontation sur le terrain.  

La stratégie de confrontation que nous lui avons suggérée comporte 2 axes ou opérations d’envergure : (1) l’exigence par le peuple tout entier du constat officiel de la vacance du pouvoir. Cette exigence doit se manifester par une volonté populaire tous azimuts  d’amener les institutions nationales à déclarer la vacance du pouvoir. Dans cette « opération vacance du pouvoir », il s’agit par la pression populaire dans la rue d’amener les institutions à déclarer la vacance du pouvoir. Les actes de désobéissance civile, de barrage de routes, de blocage de carrefours, de sabotage d’intérêts français et marocain, etc. seront entrepris pour faire plier la France, le Maroc et leur sbire gabonais, le système Bongo-PDG. Jean Eyeghe Ndong devra porter ce combat. A ses côtés, je me tiendrai. Et tous les résistants qui vivent au Gabon doivent également être présents pour que l’opération vacance du pouvoir aboutisse.

Quand officiellement la vacance du pouvoir sera déclarée pour cause d’empêchement définitif de l’usurpateur par les institutions nationales contraintes à le faire à cause de la pression populaire exercée dans la rue,  alors commencera (2) « l’opération respect du verdict des urnes. » Il sera ici question d’éviter une élection présidentielle en 2019 en procédant à la réouverture du contentieux resté pendant lors du recours post-électoral d’août 2016 auprès de la Cour constitutionnelle. Les arrêts de cette institution sont réputés irrévocables pour autant qu’ils sont rendus au nom du peuple et conformément à la règle de droit. Or, près de 9.000 citoyens du 2ème arrondissement de la commune de Libreville ont été privés de leur droit de vote. Cet arrêt n’a donc pas été rendu en leur nom. Ils sont en droit, aux côtés de Jean Ping, d’exiger la reprise des élections dans les 21 bureaux de vote dudit arrondissement comme le stipulent les dispositions de la loi électorale qui n’ont pas été appliquées par la Cour constitutionnelle. Par ailleurs, la confrontation contradictoire des procès-verbaux de l’unique province en litiges du Haut-Ogooué entre les parties n’a jamais été opérée. Les Gabonais doivent être instruits de la vérité dans cette affaire. C’est une simple exigence de vérité. Qui a réellement gagné l’élection d’août 2016 ? Ali Bongo Ondimba comme l’a déclaré la Cour constitutionnelle ou Jean Ping comme le clame la résistance depuis plus de 2 ans ? Seul le respect de la règle de droit par toutes les parties donnera la réponse définitive à cette lancinante question. Rouvrir le contentieux resté pendant en remettant en cause l’arrêt de la Cour constitutionnelle permettra d’accéder à cette vérité.

Si après la reprise des élections dans la circonscription concernée et le recomptage de voix dans l’unique province litigieuse du Haut-Ogooué, il appert qu’Ali Bongo Ondimba a effectivement gagné cette échéance alors il conviendra d’organiser des élections présidentielles anticipées en 2019. Mais s’il résulte de cette reprise électorale et du décompte des procès-verbaux que c’est bien Jean Ping le vainqueur sorti des urnes, le 27 août 2016, alors ce dernier devra simplement être investi par la même Cour constitutionnelle car l’élection présidentielle d’août 2016 aura trouvé son épilogue en étant enfin validée. Comment parvenir à ce respect de la vérité électorale, comment réussir « l’opération respect du verdict des urnes » ? Simplement par la pression populaire dans la rue. Comme pour l’opération vacance du pouvoir, il faudra établir un rapport de force pour contraindre les institutions nationales à lire la règle de droit.

Il est entendu que le préalable à la réussite de  « l’opération respect du verdict des urnes » est la démission de Marie Madeleine Mborantsuo du poste de président de la Cour constitutionnelle et son remplacement par un magistrat dont le nom devra faire l’unanimité entre toutes les parties. Cette prérogative de nomination n’est pas constitutionnellement soustraite aux attributions du président intérimaire de la République gabonaise.

Avec cette stratégie unique de la résistance qui peut être mise en œuvre par tous les citoyens qui soupirent après l’avènement d’une Nouvelle République, nous pouvons croire possible l’imminence d’une victoire finale et la fin du combat de la résistance.

 

Chers résistants vivant au Gabon,

Peuple de l’alternance et du changement,

Je souhaite terminer cette lettre ouverte à votre adresse en levant le quiproquo qui persiste dans l’esprit de certains d’entre vous. Pour ces derniers - et ils sont nombreux à le penser – exiger la vacance du pouvoir, c’est reconnaître la légitimité d’Ali Bongo Ondimba. Cette déduction est-elle juste ?

Selon le principe républicain et démocratique, le pouvoir appartient au seul peuple. Ce dernier, dans un processus électoral présidentiel, législatif ou local, délègue son pouvoir aux candidats élus qui deviennent ses représentants dans les différentes sphères. On parle alors de légitimité des élus car ils ont reçu mandat du peuple pour le servir. S’agissant du président de la République, quand le candidat est élu, il détient de facto par la volonté populaire, le pouvoir légitime. Mais pour exercer cette fonction, il doit prêter serment officiellement et se vêtir du sceau de la légalité pour disposer de toute la puissance publique de l’Etat afin de conduire le destin de la nation. Dans ce principe, il n’y a donc aucune rupture entre le « président légitime » et le « président légal ». Par la prestation officielle de serment, le président légitime devient le président légal, et donc le chef de l’Etat. L’Etat, pour rappel, est la consubstantialité de trois entités indissociables : (1) le peuple ou nation, (2) le territoire et (3) la puissance publique. Le statut de chef de l’Etat existe par le fait qu’il détient son pouvoir légitimement du peuple ou de la nation, il est investi légalement de toute la puissance publique contenue dans les institutions érigées au nom du peuple ou de la nation pour exercer son autorité dans toute l’étendue du territoire. Voilà donc pour le principe républicain et démocratique ainsi rappelé.

Qu’en est-il de la réalité au Gabon ?

Depuis 1993, sous l’ère bongomarienne, il y a un divorce, une rupture, une césure, une dichotomie, une scission, une fracture, une cassure entre le président légitime, qui a été élu dans les urnes par les Gabonais, et le président légal, le candidat malheureux fraudeur disposant de la puissance publique qui a prêté serment et s’est ainsi recouvert mensongèrement du manteau de la légalité au détriment du vrai vainqueur de l’élection présidentielle. Si le principe républicain avait été respecté, Paul Mba Abessole aurait été le 3ème président légitime et légal de la République gabonaise en décembre 1993. Cette situation aurait été dès lors la norme démocratique dans notre pays comme dans toutes les démocratiques respectables du monde. Mais pour cela, il eût fallu qu’Omar Bongo Ondimba fusse Mathieu Kérékou et surtout que la France ne se mêle pas des affaires nationales du Gabon. C’est hélas ! tout le contraire qui se produisit. Omar Bongo Ondimba initia ce hiatus qui pervertit jusqu’aujourd’hui encore la bonne marche démocratique et républicaine de notre pays.

En 2009, le président légitime, élu par le peuple fut André Mba Obame (AMO), et le président légal, l’usurpateur Ali Bongo Ondimba, comme son père adoptif le fit en 1993 et 1998. En 2016, le président légitime, élu par le peuple est Jean Ping, et le président légal, le même imposteur Ali Bongo Ondimba. Si depuis 1993, cette rupture principielle n’a jamais été aussi mise en évidence, c’est parce qu’il n’y a jamais eu de résistance. Le dialogue et le partage du gâteau proposés à chaque fois par le président imposteur ont toujours permis de « légitimer »  la « légalité » usurpée. Avec 2016, la donne a totalement changé car Jean Ping a refusé la « légitimation » de l’imposture et a toujours revendiqué sa victoire volée. La « fusion » du président légal et légitime qu’Ali Bongo Ondimba a tenté, comme en 2009 pour exercer un second mandat, ne s’est point réalisée.  L’obstination de Jean Ping et la résistance portée par une diaspora stupéfiante  ont mis fin au cycle trompeur du mensonge dans lequel la France et le système Bongo-PDG avaient embrigadé la nation gabonaise depuis le début des années 1990.

Revendiquer la vacance du pouvoir c’est donc exiger que l’on déclare que le pouvoir légal et donc usurpé d’Ali Bongo Ondimba n’est plus effectif car le Raïs est décédé depuis la fin du mois d’octobre 2018. Ce n’est en aucune façon lui reconnaître une légitimité que seule l’élection au suffrage confère. Et qu’en ferait-il aujourd’hui de cette légitimité puisqu’il est mort ? Ali Bongo Ondimba comme son prédécesseur Omar Bongo Ondimba est un président légal, illégitime et usurpateur qui a représenté frauduleusement notre pays, et par sa signature engagé l’Etat gabonais. Ceci est un fait incontestable, et que l’on soit résistant ou pas il faut objectivement apprécier la réalité de la situation et non se draper dans des convictions dogmatiques très contestables.  Le pouvoir légal vacant doit être constaté car l’usurpateur n’est plus. La reconnaissance officielle de vacuité du pouvoir légal sera la première étape qui permettra d’enterrer définitivement le divorce républicain en obtenant que le pouvoir légitime incarné par Jean Ping soit légalement investi de la puissance publique afin que pour la première fois dans notre pays - et ce sera une première, un saut qualitatif très important- le principe républicain et démocratique ci-dessus explicité soit scrupuleusement respecté.

 

Fait à Omboué, le 17 février 2019

Par Ngomo Privat./-

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