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La nouvelle Afrique centrale selon NGOMO Privat.
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26 décembre 2018

LETTRE OUVERTE A L’OPPOSITION COLLABORATIONNISTE

Chers frères gabonais qui êtes devenus

de doux traîtres et de doucereux félons

L’exigence de vérité à l’endroit du peuple gabonais qui aspire à l’alternance et au changement ne peut se départir de la nécessaire fermeté de proclamer ladite vérité aux yeux des populations de notre pays, même si cette attitude de franchise peut inévitablement provoquer le courroux des frères gabonais mis en cause. C’est une posture intellectuelle et courageuse que nous assumons parfaitement.

Ping&Ndemezo

Dire la vérité à autrui est une forme exquise de respect fondamental à son endroit. Les mots employés  peuvent parfois sembler durs, mais ils expriment clairement et sans équivoque l’idée ou l’information à communiquer.

Dans ce propos, que certains pourront considérer comme un brûlot, nous nous évertuerons à garder à l’esprit l’objectivité des faits relatés, à questionner nos frères interpellés et à suggérer notre analyse politique y relative pour éclairer le plus grand nombre.

L’opposition, dans la conception occidentale de la démocratie républicaine ou monarchique, est indissociable du pouvoir exécutif. Ces deux entités peuvent être assimilées aux faces dissemblables d’une même pièce de monnaie. En démocratie, l’existence d’une opposition est acceptée par tout républicain car elle contribue à la vie politique nationale, participe aux suffrages du collège électoral où elle se pose en alternative crédible et peut assurer les plus hautes charges de l’Etat en cas de victoire lors d’élections présidentielle, législative ou locale.

OPPOSITION ET RESISTANCE GABONAISES. Vivre dans l’illusion, c’est refuser d’accepter la vérité et de l’assumer. Depuis le coup d’état de février 1964, le Gabon est rentré inexorablement dans un système politique dictatorial aux allures oligarchiques où un clan dirige sans partage, depuis plus de cinquante ans, le pays avec le soutien indéfectible de la France officielle et des réseaux qui l’a établi lors de l’indépendance survenue le 17 août 1960. Corseté dans un espace monolithique où l’absence de liberté d’expression et la négation de tous les droits humains caractérisaient le système du monopartisme Bongo-PDG, le peuple gabonais se révolte brutalement et aspire aux changements dès le début des années 1990. La tenue d’une conférence nationale en mars-avril 1990 suscite de grands espoirs au sein d’un peuple qui souhaite voir son pays rejoindre le cercle des nations démocratiques comme au Bénin, au Sénégal, en France, aux Etats-Unis ou au Japon.  La constitution de mars 1991 est une bonne loi fondamentale enfantée dans le consensus national de ces assises. Malheureusement, la naïveté d’une opposition pourtant en position de force qui laisse Omar Bongo finir son mandat jusqu’en décembre 1993 alors qu’il est sérieusement affaibli, permet à l’animal politique de se refaire une santé à la tête de l’Etat. Usant de toutes les ficelles, il sera déclaré réélu en 1993, 1998 et 2005, et s’emploiera à triturer, à détricoter la constitution pendant ses successifs mandats. L’illusion d’un retour démocratique aura vécu de 1991 à 1993, soit à peine 3 ans. En effet, avec une opposition divisée et corrompue qui s’est reniée, le président de la République réussit à expurger de la constitution son « âme » démocratique et à affermir un régime autoritariste. Un multipartisme de façade marqué par le clientélisme, une pseudo liberté d’expression à travers le foisonnement de journaux privés de l’opposition et une absence totale d’alternance politique constituent le rideau de fumée démocratique dans lequel les Gabonais vivent jusqu’aujourd’hui. Si la dictature bongomarienne fut douce et retorse, celle d’Ali Bongo Ondimba, brutale et violente, porte la marque du sang.  Les massacres d’août 2009 et des mois d’août et de septembre 2016 l’attestent de manière irréfutable. Nous ne vivons pas en démocratie, nous sommes en dictature.

Chers frères gabonais qui êtes devenus

de doux traîtres et de doucereux félons,

Comment pouvez-vous encore vous qualifier d’opposants, quand la preuve vous ait administrée chaque jour qu’il n’existe pas de démocratie au Gabon et que l’opposition y est interdite ? La censure des médias, la négation des droits fondamentaux, l’interdiction de manifester, d’entrer et de sortir du territoire, l’existence de prisonniers politiques, etc. sont autant d’éléments visibles que vous constatez vous-mêmes qui traduisent sans équivoque l’inexistence de démocratie, et donc d’opposition dans notre pays. Jean Ping, vainqueur du scrutin d’août 2016, fort de ce constat au lendemain du hold-up électoral, a demandé au peuple de l‘alternance et du changement de rentrer en « résistance ». En effet, face à une dictature non respectueuse de la loi et des principes républicains, il faut opposer la rébellion armée ou la résistance populaire. La rébellion armée pouvant déboucher sur une guerre civile dont les affres seraient désespérément tragiques pour la petite nation gabonaise, le président élu démocratiquement a préféré la résistance populaire, moins dramatique car elle préserve les vies humaines, mais étant plus longue dans le temps, exige un mental d’acier à tous les résistants jusqu’à l’issue du combat. Ce mental à toutes épreuves, chers frères gabonais qui êtes devenus de doux traîtres et de doucereux félons, vous ne l’avez guère eu ; il a suffi de deux épreuves importantes -   dialogue national et élections générales - survenues depuis le 23 septembre 2016 pour que vous vous convertissiez avec lâcheté et opportunisme dans une opposition collaborationniste.

Qu’est-ce donc que l’opposition collaborationniste ?

C’est une opposition qui accepte la fraude électorale évidente et manifeste d’une dictature, qui ferme désormais les yeux sur les massacres perpétrés dès le 31 août 2016 à Libreville et dans quelques villes de l’intérieur du pays, qui a accepté d’aller au dialogue national de l’imposture, qui est entrée au gouvernement pour de ridicules maroquins, qui a légitimé une forfaiture en participant à des élections générales qu’elle a perdues dans une grande humiliation. Cette opposition collaborationniste considère qu’elle doit exister dans des échelles de pouvoir moins importantes comme le parlement et concéder au système Bongo-PDG toute la plénitude de la surpuissance de l’exécutif. Alors que l’alternance et le changement auxquels aspirent les populations depuis 1991 ne sera possible que quand le sommet de l’Etat sera remplacé par une personnalité issue du suffrage populaire. En concentrant toutes nos forces dans le combat de la résistance qui se donne pour ambition de « bouter » le système Bongo-PDG hors des affaires de l’Etat gabonais, nous nous donnons une réelle chance de réaliser cette ambition quoiqu’il nous en coûte.  Mais en acceptant de concourir – avec grosse infortune – pour des pouvoirs bien « secondaires » et sans réels impacts sur les populations gabonaises, certaines personnalités politiques ont tristement rejoint le camp de celles qui, dès l’aube de la résistance, avaient déjà abandonné le combat de la résistance. Quelles différences existent-ils aujourd’hui entre Démocratie Nouvelle (DN) et l’Union Nationale (UN), par exemple ? Tous ces deux partis ont pris part aux élections générales d’octobre 2018. Ils ont en cela légitimé le pouvoir qui les a organisées. L’un l’a fait plus tôt en participant au dialogue national de l’imposture dès avril 2017, et l’autre a attendu de participer aux élections générales d’octobre 2018 pour le faire. Cette opposition collaborationniste dont l’une peut être qualifiée de dialoguiste et l’autre d’électoraliste a tourné la page de Jean Ping, chacune en son temps,  et ne se battra plus pour le respect des urnes dans le vote exprimé le 27 août 2016. Cette opposition collaborationniste veut simplement exister même dans une dictature qui lui dénie pourtant son existence. Elle s’accommode du système Bongo-PDG, elle collabore avec lui. Cette posture frise la douce trahison ou la doucereuse félonie.

Chers frères gabonais qui êtes devenus

de doux traîtres et de doucereux félons,

Le peuple de l’alternance et du changement vous invite humblement à une autocritique tout en présentant votre bilan dans la conquête du pouvoir. Il est en droit d’exiger votre examen de conscience car votre crédibilité est fortement entamée. Souhaitez-vous encore l’alternance et le changement avec Jean Ping à la tête de l’Etat, ou avez-vous désormais un autre agenda ? Exprimez-vous donc et édifiez ainsi le peuple gabonais !

BILANS ET (AUTO)CRITIQUES. Avant que vous ne preniez la parole, si bien sûr vous daignez répondre à cet appel fraternel qui exige de vous humilité et probité, permettez au préalable qu’un esprit observateur et critique vous précède dans cet exercice ardu et sentimentalement éprouvant pour vous. Vous aurez le loisir, à notre suite, de confirmer ou d’infirmer nos propos s’ils s’avèrent inexacts. 

DEMOCRATIE NOUVELLE, FIGURE EMBLEMATIQUE DE L’OPPOSITION COLLABORATIONNISTE-DIALOGUISTE. Coordonnateur de campagne du candidat Jean Ping, le président de Démocratie Nouvelle a joué un rôle déterminant dans l’élection à plus de 70% de Jean Ping dans la province septentrionale. Naturellement, tout le mérite ne lui en revient pas exclusivement car d’autres éminentes personnalités ont « mouillé » le maillot et la province du Woleu-Ntem vote traditionnellement contre le système en place. Mais René Ndemezo’Obiang était-il sincère dans sa profession de foi du 28 février 2015 quand il quittait le PDG où il avait milité 30 ans durant ? A la lumière des 2 années de résistance, nous pouvons affirmer sans crainte de nous tromper que le fils de Bitam était dans une posture hautement opportuniste. Très tôt, à l’aube même du combat de la résistance, il bat en retraite et rejoint le camp du « plus fort » à coup de centaines de millions et de luxueux 4x4. Il lui a été promis la fonction prestigieuse de vice-président, jusque-là vacante, avec une demi-douzaine des cadres de son parti au gouvernement. Voilà le prix, avec lequel l’on a acheté le président de Démocratie Nouvelle et les siens pour qu’ils renoncent à leur rêve d’alternance et de changement. Prétextant une absence de plan B de Jean Ping et se revendiquant républicain soucieux du respect des lois de notre pays, l’ancien coordonnateur de campagne de Jean Ping passe armes et bagages à l’ennemi et accepte la main tendue et ensanglantée d’Ali Bongo Ondimba qui propose un dialogue national. Piètre traîtrise mais qui suffira pour déstabiliser un camp qui présentait depuis le 16 août 2016 l’image d’un bloc uni et indestructible pouvant résister à toutes les bourrasques venues du camp adverse. Aujourd’hui, malgré les engagements pris par un pouvoir menteur-voleur, René Ndemezo’Obiang a dû se résoudre à accepter l’insignifiant poste de président du Conseil Economique et Social, tout en concédant à son rival, Pierre-Claver Maganga Moussavou la vice-présidence promise. Combien de ministres de DN au gouvernement ? A peine  2 pour ne pas dire 1 et demi. Combien de députés à l’Assemblée nationale ? Zéro ! La trahison a un goût sévère d’amertume pour une récompense en monnaie de singe. René Ndemezo’Obiang sortira de la politique comme il y est entré : sous le sceau suprême de la trahison.

UNION NATIONALE, LES DEMOCRATES, RASSEMBLEMENT HERITAGE ET MODERNITE, UNION ET SOLIDARITE ET POUR LE CHANGEMENT, TENORS DE L’OPPOSITION COLLABORATIONNISTE-ELECTORALISTE.

Comme un marathon sportif, les coureurs abandonnent la partie selon leurs capacités physiques. Démocratie Nouvelle a lâché prise dès le 25 septembre 2016, soit 2 jours après la proclamation des résultats frauduleux par la Cour constitutionnelle. Les autres partis qui constitueront plus tard la Coalition pour la Nouvelle République (CNR) continuaient à être de la course. Une première saignée s’est opérée au sein de la galaxie Jean Ping avec le départ de l’opposition collaborationniste-dialoguiste, une deuxième hémorragie, plus importante, surviendra en octobre 2018, deux ans plus tard.

Un débat fort houleux eut lieu sur la participation ou non aux élections législatives (et locales) organisées par le pouvoir imposteur. Deux camps se sont opposés : celui, identifié à présent comme la CNR, refusant catégoriquement de reconnaître et de légitimer le régime de la junte militaro-putschiste en participant aux élections générales, et l’autre que nous qualifions désormais d’opposition collaborationniste-électoraliste dont les têtes de proue sont l’Union Nationale (UN), les Démocrates, le Rassemblement Héritage et Modernité (RHM) et Union et Solidarité (US).

Chers frères gabonais de l’Union Nationale

qui êtes devenus de doux traîtres et de doucereux félons,

Union Nationale et Jean Ping. La relation entre l’UN et Jean Ping est complexe, mais nous allons essayer d’en démêler l’écheveau pour édifier les populations gabonaises.  Tout commence avant même la création de ce parti, quand André Mba Obame (AMO) n’obtiendra pas le soutien franc de Jean Ping, alors président de la commission de l’Union Africaine (UA), face à Ali Bongo Ondimba qui, pour la première fois, braquait déjà les élections présidentielles d’août 2009 en se faisant déclarer élu par la Cour constitutionnelle. Jean Ping prit position pour le fraudeur-massacreur refusant de se tenir du côté du peuple qui aspirait à mettre un terme au système Bongo-PDG en élisant AMO. Cet épisode douloureux est encore vivace dans le cœur meurtri des AMOïstes qui constituent le gros des troupes de l’UN. Quand le 1er février 2014, l’ex président de l’Union Africaine, sans emploi désormais, décide de rompre avec le PDG et d’entrer dans l’opposition, il est reçu avec beaucoup de réserves et de défiance par les cadres politiques de l’UN. Dans le Front de l’opposition créé sous l’impulsion de Jean Ping en juillet 2014,  l’UN marquera toujours sa méfiance vis-à-vis de Jean Ping et ira même jusqu’à récuser son leadership en opérant une scission du Front et en animant l’aile baptisée Union Sacrée pour la Patrie (USP). Cette nouvelle branche, dirigée par le professeur agrégé d’économie Albert Ondo-Ossa, clamera vivement son crédo la DTE qui signifie Destitution-Transition-Election. Pour ces brillants esprits, il ne fallait pas aller aux élections présidentielles d’août 2016 mais plutôt destituer l’imposteur Ali Bongo Ondimba qui avait ravi la victoire d’AMO depuis décédé. Bien sûr, cette approche politique ubuesque ne prospéra pas. L’UN a-t-elle tiré les leçons de cette désastreuse analyse ? Il semble que non.

Lorsque Jean Eyeghe Ndong, alors vice-président de l’UN prit position pour soutenir la candidature de Jean Ping, il reçut une volée de bois vert de la part de ses amis unionistes qui l’ont traité de traître et l’ont rétrogradé en lui retirant la fonction de vice-président du parti. Pourtant, après avoir désigné leur candidat en la personne de Casimir Oye Mba, l’UN va se résoudre, la mort dans l’âme, à soutenir Jean Ping lors de la candidature consensuelle où Oye Mba s’effacera devant l’adversaire honni mais bien plus fort. Eyeghe Ndong n’avait-il pas eu raison plus tôt face à ses coreligionnaires ? Et l’UN a-t’elle tiré les leçons de son manque de vision ? Il semble que non.

Après deux ans dans la résistance auprès de Jean Ping, et étant de plus en plus persuadée que le fils d’Etimboué n’accèdera plus à la présidence de la République, l’Union Nationale décide de s’affranchir de la tutelle d’un leader qu’elle ne porte pas dans son cœur. Il faut, en effet, dire que les frustrations et crispations que l’UN ressent à l’endroit de Jean Ping sont nombreuses. L’alliance avec Jean Ping n’a jamais été d’amour mais de raison et en politique, cela se conçoit aisément. Le Ni-Ni, dont le secrétaire exécutif adjoint de l’UN, Paul-Marie Gondjout se fera le chantre, est lancé. Dans cette nouvelle trouvaille politique de mauvais aloi, il est question de mener une transition politique qui exclurait Ali Bongo Ondimba et Jean Ping. Ni Jean Ping, Ni Ali Bongo Ondimba, et la transition politique s’en porterait mieux, certainement avec un hiérarque de l’UN à la tête de la transition. La suite, nous la connaissons, le Ni-Ni rejoindra la DTE dans la poubelle des idées de l’histoire de notre pays. L’UN a-t’elle tiré les leçons de cette énième ineptie politique ? Il semble que non.

Si donc, une quelconque raison peut justifier une autre séparation, l’UN ne s’en privera pas. Cette raison apparaitra alors sous les formes des élections législatives et locales d’octobre 2018. L’Union Nationale, qui veut exister politiquement sur le terrain et dans les institutions de notre pays estime que la vie républicaine est rythmée par des élections nationales. Qu’une présidentielle s’est bien tenue en août 2016 avec la crise post-électorale que nous connaissons, et qu’il convient de ne pas boycotter la prochaine échéance d’octobre 2018 car l’expérience du boycott de 2011 – étant encore dans tous les esprits - n’a rien apporté à la démocratie gabonaise. Pire, elle a permis l’établissement d’une assemblée nationale monocolore qui a voté une constitution « dictatoriale et monarchiste ». A cet argument, s’ajoutait celui d’une cohabitation que la CNR pourrait imposer à Ali Bongo Ondimba, en raflant la majorité des sièges de la chambre basse aux prochaines élections générales. Et cette nouvelle majorité de la CNR enclencherait un processus de destitution du président-imposteur et Jean Ping pourrait alors être investi officiellement président de la République gabonaise. Ce fumeux et prospectif plan politique n’ayant pas convaincu Jean Ping à qui l’UN exigeait un mot d’ordre de participation a bien été appliqué par le parti créé par AMO avec les résultats que nous connaissons tous. L’heure du bilan est arrivée : à quand la cohabitation ? A quand la destitution ? A quand l’investiture officielle de Jean Ping ? L’UN tire t-elle les leçons de cette énième catastrophe politique ? Il semble que non.

N’existe-t-il pas de véritables stratèges politiques à l’Union Nationale ?

Chers frères gabonais du parti Les Démocrates

qui êtes devenus de doux traîtres et de doucereux félons,

Avec près d’une douzaine de députés à l’Assemblée Nationale, vous êtes le parti majoritaire de l’opposition à la chambre haute. Allez-vous vous battre pour l’alternance et le changement ou au contraire reprendre langue avec vos anciens coreligionnaires du PDG ? Que comptez-vous faire avec 12 députés face à une majorité de plus de 100 députés PDGistes ? Ce minable résultat de représentation valait-il vraiment la peine de rompre la coalition autour de Jean Ping ? Nous attendons sereinement vos réponses à ces questions importantes que le peuple de l’alternance et du changement se pose à travers notre plume.

Chers frères gabonais du parti Rassemblement Héritage et Modernité

qui êtes devenus de doux traîtres et de doucereux félons,

Le 21 décembre 2018, le président du RHM, revenu de sa cinglante et humiliante défaite d’octobre 2018, s’est fendu d’une déclaration politique devant un parterre d’opposants collaborationnistes-électoralistes. Il y était question d’apporter une solution « institutionnelle et politique » à la crise multiforme qui sévit au Gabon depuis l’avènement d’Ali Bongo Ondimba à la tête de l’Etat. Interrogeons-nous un instant ! Sur la base de quelle légitimité Alexandre Barro Chambrier s’exprime-t-il pour proposer au peuple gabonais une solution de sortie de crise ? Sévérin Pierre Ndong Ekomi alias Mike Abakougna n’est-il pas plus légitime que lui pour prendre la parole ? Le jeune Mike Abakougna lui a quand même administré une correction mémorable lors des dernières législatives auxquelles le RHM a pris part. La décence politique aurait été, pour le président du RHM, de méditer sur son cuisant échec avant de reprendre une parole sans légitimité. Quel bilan Barro Chambrier fait-il de sa participation aux dernières échéances locales ? Pourquoi l’examen de conscience et l’autocritique semblent être un exercice auquel les hommes politiques n’aiment pas se livrer ? Le peuple de l’alternance et du changement refuse de se laisser égarer par des acteurs politiques qui manquent de vision et n’ont pour seule ambition que la préservation de leurs intérêts mis à mal par le système émergent. Alexandre Barro Chambrier est prié de se taire, de méditer sur le désastre de sa stratégie politique et de laisser la seule personnalité politique légitime du Gabon, Jean Ping, proposer la voie d’une sortie de crise. Et sur cette question, le fils d’Omboué s’est clairement exprimé et le président du RHM n’a pas répondu à son appel et ne soutient pas  la stratégie de la confrontation. Que le peuple gabonais ne soit point dupe, le RHM d’Alexandre Hugues Barro Chambrier a un agenda caché comme tous les autres partis de l’opposition collaborationniste. Nous reviendrons plus tard sur cet agenda politique au fumet de traitrise et de félonie.

Chers frères gabonais du parti Union et Solidarité

qui êtes devenus de doux traîtres et de doucereux félons,

Un supplément d’âme. Voilà donc ce qu’exige notre muntu national. Rien que cela. Le sieur Moukagni-Iwangou, comme Barro Chambrier, s’évertue à proposer des solutions de sortie de crise au peuple gabonais malgré l’humiliante défaite aux dernières élections générales qui lui ôte, pour l’heure, toute légitimité. En politique, la légitimité populaire porte la voix du leader et accentue sa crédibilité nationale. Un homme politique qui gagne une élection se revêt de facto du manteau de la légitimité et est qualifié pour s’adresser au peuple. Sa voix est légitime et mérite d’être écoutée. Moukagni-Iwangou Jean de Dieu, du haut de son magistère de ministre d’Etat, a été copieusement défait. Au lieu de méditer sur son échec et sa stratégie politique avant de revenir prendre la parole, notre magistrat nous invite à avoir « un supplément d’âme ». Ce n’est pourtant qu’un « supplément de voix » dont il aurait eu besoin, lui tout seul, pour être élu lors des dernières échéances. Nous lui recommandons  de rechercher plus pragmatiquement un supplément de voix lors des prochaines élections.

A l’opposition collaborationniste, qu’elle soit dialoguiste ou électoraliste,

Vous avez quitté la CNR pour vos intérêts partisans et égotiques,

Vous avez décidé de collaborer avec un régime imposteur que vous combattiez avant,

Vous avez renoncé à soutenir Jean Ping et l’espoir d’alternance et de changement qu’il incarne,

Vous considérez désormais que l’élection présidentielle d’août 2016 est derrière vous,

Sachez donc,

Que le peuple de l’alternance et du changement réclame toujours sa victoire du 27 août 2016,

Qu’il sait que vous avez un agenda caché qui sera dévoilé en temps opportuns,

Et qu’il se mettra en travers de vos égoïstes ambitions pour faire triompher sa souveraineté.

 

Fait à Mayumba, le 26 décembre 2018

 

Par Ngomo Privat./-

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Commentaires
N
Pas en désaccord avec l'analyse des faits et des personnes, mais toutes vérité est t'elle souvent bonned a dire? Je pense qu'actuellement nous devons accepter toutes les forces, fortes ou faibles pour détruire ce système. Ping serait bien aise d'avoir en ce moment toute l'opposition avec lui et non contre lui.
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E
Ils ont lu. Pas évident qu'ils répondront. Merci pour tous ces rappels.
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La nouvelle Afrique centrale selon NGOMO Privat.
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