Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
La nouvelle Afrique centrale selon NGOMO Privat.
La nouvelle Afrique centrale selon NGOMO Privat.
Derniers commentaires
Archives
29 mai 2019

LA FRANCE N’EST PAS INVINCIBLE, COMBATTONS-LA, NOUS VAINCRONS !

ou

LA SERIE POLITIQUE DE CONSCIENTISATION
-
Deuxième thématique : piliers de la FrançAfrique

PiliersFrançAfrique

Nous poursuivons la série politique de conscientisation en abordant la deuxième thématique qui porte sur les piliers de la FrançAfrique. Dans la première thématique, nous mettions en lumière les origine et historique de l’ogre gaulois conçu par le général Charles de Gaulle et mis en œuvre de manière redoutable et cynique par l’énigmatique Jacques Foccard pour maintenir l’empire colonial français sous une nouvelle forme hideuse et secrète qui prendra plus tard le nom de FrançAfrique.

La présente thématique se donne pour ambition de vous expliciter de la manière la plus claire les mécanismes de la FrançAfrique au travers des 5 piliers distinctement identifiés. Relevons, tout de go, un air nauséeux de nazisme dans la nature de 3 instruments françafricains parmi les 5. Le franc CFA, les bases militaires et les officines radiotélévisées de propagande. Si l’homme de la France libre a combattu avec détermination et sans relâche l’ennemi boche, il semble que les méthodes inhumaines mais ô combien efficaces de l’Allemagne hitlérienne employées sous l’ère de la France collaborationniste aient fortement inspiré le général stratège pour qu’il décide de les appliquer sur les anciennes colonies africaines de France afin de préserver son « lebensraum » ou espace vital.  

CONTEXTE DE NAISSANCE DE LA FRANCAFRIQUE

Dans l’esprit du Général de Gaulle, il n’a jamais été question de concéder une once de souveraineté nationale à ces « indigènes » de la colonie alors dénommée « Gabonie ». Car devenus indépendants, les indigènes auraient accédé à la souveraineté nationale et disposé des richesses incommensurables de leurs sols et sous-sols au grand malheur de la France, ancien empire colonial qui considérait la Gabonie comme un département ou territoire d’outre-mer au même titre que la Martinique ou la Nouvelle-Calédonie.

Le référendum du 28 septembre 1958 proposé comme un diktat référendaire par De Gaulle aux anciennes colonies participait de cet esprit de maintenir dans la Communauté française, c’est-à-dire sous tutelle hexagonale, toutes les deux régions de l’Afrique Equatoriale Française (AEF) et de l’Afrique Occidentale Française (AOF). Le sort que connu la Guinée-Conakry du valeureux Ahmed Sékou Touré, qui pourtant vota librement pour le NON lors de ce prétendu référendum, traduit à suffisance le sens démocratique qu’animait cette démarche gaulliste.

Réaffirmons-le ici derechef, la France n’a jamais souhaité et ne souhaite toujours pas aujourd’hui la souveraineté nationale véritable de ses anciennes colonies. La crise algérienne transformée en guerre de libération, la perte de l’Indochine (Viêt-Nam) avec la cuisante défaite de Diên biên phu, la crise au Kamerun avec le nationalisme indépendantiste camerounais porté par l’Union des Populations du Cameroun (UPC) de Ruben Um NyobeErnest Ouandié et Félix Moumié sont autant de facteurs historiques qui amèneront De Gaulle à « desserrer les liens avant qu’ils ne se rompent ». Notons froidement que c’est par la violence de leur guerre de libération, unique facteur d’action,  que les peuples algérien et vietnamien ont été affranchis du joug français. Et pourtant, ces indépendantistes avaient souhaité des négociations pacifiques qui s’écrasèrent malheureusement sur le mur de surdité des autorités françaises coloniales.

Voyant poindre d’autres guerres de libération en perspective dans l’espace colonial français d’Afrique, le général stratège anticipe. Et comment De Gaulle va-t’il desserrer les liens avant qu’ils ne se rompent ?

La mise en place de la FrançAfrique. Que les Gabonais, en particulier, et les Africains en général, ne s’y trompent pas ! La FrançAfrique est la sœur jumelle et hideuse de la France officielle et des réseaux. Après l’année 1958, le Général De Gaulle pense à « octroyer » les indépendances aux anciennes colonies qui ont pourtant voté pour rester dans le giron français lors du référendum. Pourquoi cette volte-face gaullienne ? Parce que l’homme de la France libre, en stratège averti, a compris que ce nouvel attelage ne tiendrait pas longtemps à cause de la dynamique irréversible d’indépendance africaine et du soutien ferme et assuré des nouveaux maîtres du monde (USA et URSS) à ces mouvements d’auto-détermination. Il urgeait donc de concevoir un système « obscur, cynique et efficace » qui reprendrait la nuit de la main gauche, ce que la main droite abandonnait le jour. Désormais, pour l’Afrique francophone, deux Frances bien réelles existeront après l’octroi « des indépendances » : (1) celle osirienne des lumières, patrie des droits de l’homme, de la démocratie, de l’Etat de droit, qui œuvre pour la liberté, l’égalité et la fraternité des peuples du monde, qui s’en réclame et s’en vante publiquement et (2) celle séthienne des ténèbres, retorse, redoutable, cruelle, froide et efficace qui ne recule devant rien pour préserver ses intérêts impérialistes et colonialistes dans le monde entier, pour maintenir son statut de grande puissance et pour conserver cette gloire et ce prestige historiques mis au firmament par Louis XIV, le Roi-Soleil. Et quels sont donc les piliers de la FrançAfrique, cette France de l’ombre et de la nuit ?

PILIERS DE LA FRANCAFRIQUE

  • Les bases militaires : comme du temps de l’empire romain qui, en la matière sert de référence, la France bâtit des fortifications militaires sur les terres africaines conquises. L’Allemagne nazie en fera autant sur la terre française après la cuisante défaite de « la drôle de guerre » en mai-juin 1940. Ceci afin de bien marquer sa possession du territoire et surtout de dissuader ou d’empêcher toute tentative de déstabilisation d’un régime à sa botte. Le contre-coup d’Etat de février 1964 au Gabon en est la parfaite illustration. La base militaire française du camp Charles De Gaulle n’est point en territoire gabonais pour préserver la vie et les biens des citoyens français comme cela est toujours affirmé. Si cela était vrai, alors il faudrait des bases militaires dans tous les pays du monde où vivent des ressortissants français. Ce qui n’est pas le cas. La sécurité et les biens des Français vivant au Gabon sont assurés par le pays hôte en étroite collaboration avec la représentation diplomatique française accréditée sur notre sol. La base militaire du 6ème BIMA n’est guère au Gabon pour protéger les intérêts des entreprises françaises. Cette fonction est dévolue à l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC) ou aux Accords de Partenariat Economique (APE). Donc, il apparaît à l’évidence que la base militaire française est installée au Gabon pour garantir le respect des contrats ou accords secrets de coopération qui confinent la part léonine à l’ancien empire français envers et contre le bien-être des populations locales. Le préfet qui joue le rôle de président du Gabon se doit de ne jamais remettre en cause les termes de ces contrats signés la veille ou le jour même de « l’indépendance » sinon il sera démis, exilé ou tout simplement assassiné.
  •  Le franc des Colonies Françaises d’Afrique (CFA) : deuxième pilier fort de la FrançAfrique, le franc CFA ôte au Gabon et aux 13 autres anciennes colonies la souveraineté monétaire comme la base militaire française du 6ème BIMA ôte aux Gabonais leur souveraineté nationale par la présence d’une armée d’occupation qui ne dit pas son nom. Le franc CFA est inspiré du système monétaire érigé par l’Allemagne nazie dans toutes les zones conquises de l’Europe. Sous le IIIème Reich conquérant d’Adolf Hitler, l’Allemagne dominait la Pologne, la Belgique, la France, la Tchécoslovaquie, l’Autriche-Hongrie et les pays scandinaves  de septembre 1939 à avril 1944. Son armée quadrillait (comme les bases militaires françaises en Afrique encore aujourd’hui) les grandes villes européennes tombées et les souverainetés nationales des pays battus étaient anéanties.Ces mêmes pays perdaient leurs souverainetés monétaires avec le système à monnaie binaire que l’Allemagne nazie conquérante imposa dans toute l’Europe par elle dominée. A la libération du vieux continent grâce aux troupes américaines et soviétiques, Charles De Gaulle reprendra au compte de la France le système monétaire nazi pour en faire le franc CFA afin que les régions d’AEF et d’AOF soient totalement dépouillées de leur souveraineté monétaire.Tous les présidents visionnaires et patriotes comme Sylvanus Olympio du Togo qui ont rejeté le franc CFA ont été purement éliminés. Cette monnaie Franc CFA, battue en France, est un outil de contrôle des politiques monétaires et économiques africaines par l’éternel empire français. La France officielle et des réseaux décide à la place des Africains de l’espace francophone selon ses propres intérêts, tant et si bien que plus de 70 ans après, les pays de la zone franc CFA sont parmi les plus pauvres d’Afrique malgré leurs potentialités reconnues. Il n’y a pas de fatalité à cette pauvreté. Il y a plutôt une France qui a tout intérêt à exploiter le vivier « colonial » de la zone CFA en y maintenant la pauvreté et la misère grâce au soutien indéfectible aux régimes politiques prédateurs et corrompus. Quand le courageux guerrier kamit Kemi Seba touche de plein fouet ce pilier pour l’abattre, on comprend qu’il soit voué aux gémonies par cette FrançAfrique et ses valets africains.
  • L’Agence Française de Développement (AFD) : corollaire du Franc CFA dans la mystification monétaire et économique, l’aide au développement est brandie comme une responsabilité « paternaliste » de la France vis-à-vis de ses anciennes colonies qu’elle doit « aider » à se développer. Mais de qui se moque-t-on ? Des territoires africains immensément riches en ressources humaines et naturelles auraient besoin de l’aide d’une nation européenne sans grande richesse particulière hormis son imposante capacité militaire à dominer, soumettre ou détruire des peuples contestataires ou réfractaires à son autorité ! Les anciennes colonies ont-elles vraiment besoin de cette aide financière et économique organisée autour de prêts, avec l’obligation de retenir des entreprises françaises (assistanat technique) pour la réalisation de projets de développement et qui récupèrent finalement le plus gros de l’aide financière octroyée venant ainsi impacter la dette bilatérale du Gabon vis-à-vis de l’Etat français. Et depuis plus de 50 ans, quels bilans l’AFD fait-elle de son action « civilisatrice et de progrès » au Gabon, en particulier et en Afrique francophone en général ? Ce marché de dupes doit cesser !
  • Les officines radiotélévisées et médiatiques : comme dans l’Allemagne nazie de Himmler et Goebbels, il faut assurer une propagande politique et diffuser la voix du maître afin que la pensée unique prédomine et que tout autre son de cloche discordant soit étouffé ou anéanti. D’abord l'Office de Radiodiffusion-Télévision Française (ORTF), puis plus récemment, RFITV5MONDE et FRANCE24 sont toutes des officines de la FrançAfrique dont la mission est de « formater » la pensée des auditeurs africains selon l’angle de vue impérial français : les nouvelles d’information, les documentaires, les débats sont amenés sur les plateaux télévisées ou les chaînes de radio pour présenter la vision de la France, son argumentaire et au final préserver ses intérêts dans le monde. C’est une France des lumières qui est toujours montrée, prête à défendre les opprimés de la terre et à aider les pays africains à accéder à la démocratie. Mais, silence radio sur les assassinats politiques (Germain Mba Nguema, Barthélémy Boganda, Ruben Um Nyobe, etc.), sur les massacres perpétrés sur les populations camerounaises Bamilékéet Bassa de 1955 à 1972, sur les coups d’Etat au TchadCentrafriqueCongoMaliTogoBéninBurkina-Faso, etc., sur les guerres de sécession soutenues par la France au Nigéria (Biafra), en Lybie, sur le dernier génocide du siècle dernier survenu au Rwanda en avril 1994, etc.Des émissions ou documentaires qui présentent froidement ces réalités en indexant objectivement la responsabilité du gouvernement français n’existent pas sur ces organes de presse aux ordres de l’Elysée. Naturellement la lente agonie puis la mort certaine d’Africa N°1 a été du pain béni pour ces officines qui n’avaient plus de rival africain et pouvaient dorénavant rafler toute la mise d’un audimat qui ne boirait plus que sa seule ligne éditoriale. A qui profite réellement le « décès » de la chaîne panafricaine ? Que les Africains francophones se posent cette pertinente question !
  • La Francophonie : subtil instrument du soft power français, la colonisation culturelle se perpétue dans l’espace francophone avec cet instrument qui veut faire de la France (par sa langue imposée aux populations lors de la colonisation) la référence culturelle et politique des Africains colonisés. La langue française est magnifiée, des programmes culturels sont financés pour son rayonnement en Afrique et dans le monde. L’institut français a remplacé le centre culturel et dans chaque capitale ou grande ville de l’AEF ou de l’AOF trône un édifice qui est le sanctuaire culturel, l’épicentre à partir duquel se fait le rayonnement de la langue de Chateaubriand. Et cela, bien évidemment, au détriment des langues nationales qui se meurent en emportant avec elles dans l’au-delà des millénaires de sagesse et de civilisation africaines. La francophonie aura triomphé et gagné le combat de la colonisation quand les Africains de la zone francophone ne parleront plus tous qu’une seule langue : le français.  Il faudra alors dire adieu à la diversité culturelle pourtant prônée et au génie culturel africain qui disparaîtra définitivement ainsi.

Tous ces instruments susmentionnés présentent des dehors d’humanisme, d’universalité et d’aide au développement pour mieux tromper les Africains sur les véritables et dissimulés desseins qui leur sont assignés. Selon la version officielle défendue par la France officielle et de réseaux, (a) les bases ou opérations militaires « sécurisent » des zones de tension africaines traversées par les affrontements ethnico-politiques, tribalo-religieux ou par des attaques islamo-terroristes ; (b) le franc CFA garantit « la stabilité » des économies des régions AOF et AEF leur évitant la zimbabwerisation ou le chaos monétaire ; (c) l’aide française au développement amène les pays de la zone francophone à accéder au développement et sortir de la pauvreté ; (d) les officines médiatiques ouvrent l’Afrique à l’universel, aux débats scientifiques et démocratiques quant à (e) la francophonie, elle assure, grâce à une langue en partage, une meilleure compréhension entre les peuples et partant une paix durable mondiale.

Le dispositif argumentaire pour vendre la belle « face » de cette FrançAfrique hideuse est désormais connu, analysé et bien compris par la nouvelle génération d’Africains, plus instruite et moins naïve que les précédentes. Pendant longtemps, une certaine génération d’Africains a cru que c’est la France officielle et des réseaux qui mettrait à mort la FrançAfrique (qu’elle a elle-même façonnée) pour le plus grand bonheur des Africains. Cette crédulité puérile nous apparait aujourd’hui affligeante et ahurissante au regard du cynisme constant de tous les gouvernements de France (droite, gauche et centre) quelles que soient les époques, et des énormes enjeux que la France officielle et des réseaux doit relever pour tenir son rang de 6ème puissance mondiale.

Il faut savoir que la France hexagonale est en réalité comme l’Allemagne, le Royaume-Uni, l’Italie et l’Espagne une puissance européenne moyenne, par sa population, son niveau de développement et son influence moindre dans le monde. Mais, grâce à la FrançAfrique qui lui assure un piédestal important, constitué du corps des anciennes colonies, des départements et régions, des territoires d’outre-mer sur lequel elle se hisse sans états d’âme en piétinant la souveraineté de ces nations autochtones, la France éternelle se met au niveau des réelles grandes nations du monde (USA, Chine, Russie, Inde) et peut donc jouer dans la cour des grands.

Détruire la FrançAfrique conçue par le majestueux et orgueilleux Charles De Gaulle, héros national français, c’est accepter que la France dégringole de sa position privilégiée d’élite planétaire pour retrouver la Grèce ou le Portugal aux passés historiques tout aussi glorieux, mais désormais enfouis. La France officielle et des réseaux ne tuera jamais la FrançAfrique en faisant disparaître la Cellule de l’Elysée. Jamais elle ne le fera librement pour le bien-être des populations africaines lointaines qu’elle a asservies et continue encore d’exercer sa funeste domination. C’est contrainte par la violence des peuples et la mise en cause de ses intérêts dans ses espaces de conquête qu’elle se résoudra malgré elle à respecter la souveraineté des nations opprimées comme elle le fit au Viêt-Nam de Ho chi Minh, en Algérie de Ahmed Ben Bella et tout récemment au Rwanda de Paul Kagame.

La résistance gabonaise n’atteindra son but de libération et d’accès véritable à la souveraineté nationale qu’en continuant à négocier avec la France officielle et des réseaux et en exerçant son droit à manifester dans la rue. Mais, la libération totale du Gabon et des autres pays africains de l’espace francophone ne sera totale qu’après l’abolition ou la démolition de la FrançAfrique. Détruire la FrançAfrique, c’est abattre ses 5 piliers clairement identifiés. Et comment le faire ?

Nous aborderons cette thématique dans la prochaine publication.

 

Fait à Kampala, le 29 MAI 2019

Par Privat Ngomo./-

Publicité
Commentaires
La nouvelle Afrique centrale selon NGOMO Privat.
Publicité
Publicité