Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
La nouvelle Afrique centrale selon NGOMO Privat.
La nouvelle Afrique centrale selon NGOMO Privat.
Derniers commentaires
Archives
19 décembre 2020

DISCOURS POLITIQUE D'INTERPELLATION A SEM JEAN PING

Chers frères et sœurs du Gabon,

Chers compatriotes,

Chers panafricanistes d’Afrique centrale,

Dans quelques semaines, l’année 2020 prendra fin, et une nouvelle année suivra. C’est dans l’ordre des choses, et cela nous rappelle que le temps passe, que rien n’est éternel. Et justement parce que rien n’est éternel, toute lutte, quelle qu’elle soit, connait un jour une issue, qui peut être heureuse ou malheureuse.

De façon constante, l’histoire de l’humanité nous enseigne­||que les combattants qui s’inscrivent du bon côté de l’histoire, qui défendent vérité et justice, droits et libertés des peuples tyrannisés, finissent toujours par triompher de l’oppression, du mensonge et de la manipulation.

Depuis que nous avons choisi de nous engager résolument en politique, nous ne cessons pas de dire haut et fort||que les anciennes colonies françaises d’Afrique noire vivent un mensonge||et une manipulation lorsque, chaque année, elles fêtent leur prétendue accession à l’indépendance.

Si le 17 août 1960, le Gabon avait réellement accédé à l’indépendance, à une entière et pleine souveraineté, on aurait assisté à l’émergence d’une élite nationale patriote, engagée à œuvrer, en exploitant judicieusement les ressources naturelles du pays, à son développement et au bien-être des populations. Il en aurait été ainsi, parce que les cadres gabonais d’alors||étaient pétris de nos valeurs ancestrales de probité morale, d’honneur et de solidarité.

Mais tel n’a pas été le cas. Pour la simple raison qu’à aucun moment de l’histoire politique de notre pays, ses dirigeants valeureux n’ont été en mesure de gouverner, de décider librement et souverainement.

 Toujours, la France officielle et des réseaux, à travers son bras armé la françafrique, leur a imposé son diktat, pour la préservation de ses seuls intérêts économiques et géostratégiques, au mépris du développement du Gabon||et du mieux-être de ses populations.

Et voici comment un petit pays d’à peine 2 millions d’âmes est incapable d’offrir à ses habitants des routes, des écoles, des hôpitaux et des logements||à la mesure de son immense richesse minière, pétrolière et forestière.

Loin de s’améliorer, la situation s’aggrave au fil du temps. On pense avoir touché le fond une année, mais c’est pire l’année suivante. On n’en finit plus d’espérer le terme de cette descente aux enfers.

Toutefois, nous osons affirmer qu’il n’est pas trop tard pour notre pays, le Gabon. Tout espoir n’est pas perdu. A l’échelle du temps d’une nation, il n’est jamais trop tard. Les hommes passent, le pays demeure, et une nouvelle génération est là, pour accomplir ce qui n’a pas pu l’être auparavant.

Nous sommes cette nouvelle génération. Nous pouvons et devons devenir ces Gabonais réellement souverains dont la patrie a besoin. Pour que le Gabon soit réellement indépendant, et puisse enfin amorcer le développement qu’il mérite, nous devons nous affranchir de la tutelle étrangère française marquée||du sceau impérial du néocolonialisme.

Cette rupture est un objectif prioritaire du combat de notre génération.

Si les pères fondateurs n’ont pas pu||ou su||arracher à la France officielle et des réseaux la souveraineté pleine et entière du Gabon, il revient à notre génération de le faire. Nous en avons aujourd’hui les moyens, sachant de surcroît que les bouleversements politiques, géostratégiques et mêmes économiques mondiaux nous sont favorables.

Ce combat de la reconquête de notre souveraineté perdue passe par l’information capitale et la sensibilisation permanente. Et après l’étape de l’information et de la sensibilisation, vient celle de l’action politique pour traduire en actes clairs et probants les paroles du discours.

Cette deuxième étape exige du courage, de la détermination et de l’obstination, qui sont les importantes qualités morales requises quand on mène un combat difficile, mais dont l’issue heureuse présage d’un avenir radieux.

 

Chers frères et sœurs du Gabon,

Chers compatriotes,

Chers panafricanistes d’Afrique centrale,

Nous croyons fermement que notre génération est prête, parce que parfaitement consciente des défis||et des enjeux de demain. Nous avons la force et le génie nécessaires||pour livrer ce noble combat de la dignité humaine||et de la conquête de notre souveraineté, afin qu’en ce troisième millénaire, nous soyons enfin||et définitivement, en tant que peuple gabonais, le seul et véritable maître de notre destin.

C’est, en tout cas, le sens du combat du NewPower, dont je suis le Responsable général.

 Et, c’est au nom du mouvement NewPower, au regard des principes fondamentaux régissant la souveraineté des peuples||et de notre histoire récente, que je me permets maintenant d’interpeller solennellement et très respectueusement son Excellence, monsieur Jean Ping, président élu de la République gabonaise||et véritable vainqueur de la dernière élection d’août 2016.

 Excellence, monsieur le président, en obtenant brillamment la majorité des suffrages du collège électoral gabonais||qui s’est exprimé le 27 août 2016, vous avez reçu légitimement le mandat du peuple souverain pour diriger||pendant 7 ans|| le Gabon, sur la base de votre projet de société || « mettre le Gabon à l’abri de la peur et à l’abri du besoin » et cela, conformément à notre constitution.

Mais face au hold-up militaro-électoral||accompagné du massacre sanglant d’une population gabonaise aux mains nues||perpétré dans la nuit du 31 août 2016, vous n’avez pas pu prêter serment pour vous revêtir de la légalité||qui vous aurait permis de présider aux destinées de notre pays.

Vous avez alors choisi, et c’est tout à votre honneur, de ne pas recourir au plan B de violence, auquel beaucoup s’attendait||et qui aurait coûté de nombreuses vies humaines. Vous avez préféré miser sagement sur les principes humains pacifiques et les préceptes universels||qui fondent toutes les nations démocratiques et civilisées.

Vous avez cru en la diplomatie, dont vous maîtrisez parfaitement l’art, en acceptant de négocier avec la France officielle et des réseaux, une souveraineté pourtant acquise de haute lutte par la volonté populaire. Négociation, rappelons-le, qui s’inscrivait dans l’esprit de la résolution n°9 du texte adopté par le parlement européen, en sa session du 14 septembre 2017.

Cet acte fut louable, certes. Il n’en démontre pas moins, et avec acuité, que la souveraineté gabonaise se trouve, non pas au sein du peuple gabonais, mais bien entre les mains de la France officielle et des réseaux. 

Voilà maintenant quatre années que ces négociations secrètes perdurent. Quatre années très longues d’attente pour le peuple.

 Excellence, monsieur le président, le NewPower, par ma voix, se fait ici l’écho d’une interrogation devenue pressante pour chaque gabonais. Le peuple aspire légitimement à connaître les conclusions des quatre années de négociations diplomatiques avec la France. Et non seulement lui, mais aussi la classe politique qui assiste impuissante à la désagrégation actuelle du Gabon. Tous attendent avec impatience votre compte-rendu, parce qu’il en va de l’avenir de notre nation.

La France, votre interlocutrice privilégiée, vous a-t-elle entendu ? Va-t-elle enfin prendre position en faveur de la souveraineté populaire que vous incarnez, ou laissera-t-elle perdurer la situation actuelle jusqu’en 2023 ?

Excellence, monsieur le président, ces questions claires, franches et légitimes ||émanent de ceux qui vous ont mandatés.  Elles appellent en retour et de votre part des réponses tout aussi claires et franches.

Vous le devez bien au peuple gabonais qui vous a élu, en particulier à cette jeunesse gabonaise courageuse et bouillonnante, à ces populations anxieuses mais encore pleines d’espoir, à ces compatriotes incarcérés parce qu’ils ont pris faits et causes pour vous, comme Bertrand Zibi Abeghe, Pascal Oyougou ou Roland Désiré Aba’a Minko, pour ne citer que ces trois-là.

Vous le devez enfin à ces morts du 31 aout 2016 à votre quartier général, défunts dont les familles pleurent encore la disparition. Cette nuit du 31 août 2016, j’étais bien présent au quartier général, et j’aurais pu, moi aussi, perdre la vie.

Exprimez-vous, monsieur le président ! Parlez-nous ! La population gabonaise dans toutes ses composantes, le NewPower, la classe politique, la société civile, nous sommes tous à l’écoute, car il s’agit de notre souveraineté||et de notre destin commun.

Excellence, monsieur le président, votre prise de parole est d’autant plus urgente||et cruciale||que le temps vous est désormais compté. Car en mai 2022 surviendront les élections présidentielles françaises, avec peut-être un nouveau locataire à l’Elysée. Et en août 2023, votre mandat légitime non consommé prendra fin.

Ainsi, il ne vous reste plus que le premier trimestre de l’an 2021||pour matérialiser le succès de votre diplomatie secrète. Après, il sera trop tard pour qu’advienne le changement attendu par tous.

Exprimez-vous, monsieur le président, parlez-nous, afin que tous, nous prenions acte de ce que vous direz. Il est temps que le peuple gabonais soit fixé sur l’aboutissement ou non||de vos négociations avec la France, pour qu’il puisse déterminer la suite qu’il donnera à son combat pour ériger au Gabon une Nouvelle République||qui sera un véritable Etat de droit, une réelle démocratie moderne africaine. 

Pour finir, Excellence, monsieur le président, nous ne voudrions pas que vous preniez ombrage de notre démarche d’interpellation, que vous pourriez juger plutôt cavalière|| et bien loin des codes habituels en la matière. Et si c’est le cas, de grâce, veuillez bien nous en excuser. Mais nous avons voulu traduire ainsi||le besoin légitime et impérieux des gabonais d’être informés des résultats de la négociation||que vous menez depuis maintenant quatre ans.

Qu’ils vivent dans notre pays ou dans la diaspora, et parce que vous incarnez leur libre choix d’août 2016, toutes les Gabonaises et tous les Gabonais méritent de savoir.

 Vive notre patrie, le Gabon,

Vive notre souveraineté reconquise, 

Pour que vive une Afrique libre et unie.

 

Je vous remercie !

Publicité
Commentaires
La nouvelle Afrique centrale selon NGOMO Privat.
Publicité
Publicité