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La nouvelle Afrique centrale selon NGOMO Privat.
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24 février 2019

LIBRE TRIBUNE

Par Jean-Juste NGOMO,

Intellectuel gabonais

Auteur- écrivain

Dr en Médecine, dermatologue-vénérologue

JeanJusteNgomoCFA

Après une éclipse de presque 60 ans, la question du Franc CFA refait surface, portée notamment par le sémillant Kémi SEBA, dont l’ONG « urgences panafricanistes » s’est muée dernièrement en parti politique. Interrogé sur ses motivations quant à cette décision, lui qui a longtemps refusé de « faire de la politique », l’activiste répond sans sourciller qu’à l’évidence, les élites politiques africaines actuelles sont inaptes à porter les aspirations de la nouvelle génération d’africains, notamment lorsque cela implique des attaques frontales et décomplexées contre la France officielle et des réseaux, autrement dit la fameuse « Françafrique ». Il se propose donc de faire lui-même le job, non plus en tant qu’activiste mais en tant qu’homme politique, tant il est vrai qu’on n’est jamais mieux servi que par soi-même. Dont acte.

J’aime la posture de l’homme. Et en tant qu’intellectuel africain faisant partie de cette génération décomplexée dont il se fait le porte-flambeau, je m’intéresse à son combat et y adhère sans réserve. Ce qui m’amène à la question du Franc CFA, qui fait ces derniers temps les choux gras aussi bien des analystes économiques de tous bords que des journalistes et politiques africains et européens, voire même américains et chinois. C’est dire que la chose est sur la place publique mondiale, et que chacun y va de son argumentaire pour défendre ou fustiger l’objet du délit, selon qu’on soit pour ou contre.

Pour ma part, mon souci premier est celui de la vérité. En effet, j’estime que les citoyens africains, de même que ceux de tous pays s’intéressant à la problématique du Franc CFA, ont droit à une information juste, exhaustive et sans tabou sur la question.

Or, il faut bien avouer que pour l’instant, les défenseurs du Franc CFA, au premier rang desquels la France officielle, ne suivent pas cette pente. Que de contre-vérités et de non-dits dans leur discours ! Pour s’en convaincre, il suffit de lire les informations concernant le Franc CFA délivrées sur le très officiel site gouvernemental français www.diplomatie.gouv.fr.

Mais qu’est-ce que le Franc CFA ? C’est cette monnaie utilisée dans les pays de la zone Franc, espace constitué de trois ensembles économiques régionaux indépendants qui disposent chacun d’une banque centrale et entretiennent des liens privilégiés :

-          la zone des États membres de l’Union monétaire Ouest africaine (UMOA) qui rassemble le Bénin, le Burkina-Faso, la Côte-d’Ivoire, la Guinée Bissau, le Mali, le Niger, le Togo et le Sénégal ;

-          la zone des États membres de l’Union monétaire d’Afrique centrale (UMAC) qui rassemble le Cameroun, le Tchad, la Centrafrique, le Congo, le Gabon et la Guinée équatoriale ;

-          les Comores qui utilisent le Franc comorien.

Historiquement, la création de la zone Franc répond au souci qu’avait la France de s’assurer que même en tant de guerre, les matières premières des colonies restent disponibles au meilleur prix pour la métropole. C’est en 1939 qu’est créée la zone Franc, à la veille de la seconde guerre mondiale, donc dans une ambiance de pré-guerre en Europe. Et c’est par décret n° 45-0136 du 26 décembre 1945, que le Franc CFA est  instauré. Les trois signataires du texte sont : Charles de Gaulle, président du gouvernement provisoire, René Pleven, ministre des finances, et Jacques Soustelle, ministre des colonies.

Né sous l’ère coloniale, le Franc CFA a été, disons-le sans détour, imposé d’abord aux colonies, puis aux Etats africains nouvellement indépendants. En effet, les chefs d’Etat africains qui, dans les années 60, ont voulu rejeter le Franc CFA ont été soit éliminés, soit déstabilisés, soit mis au pas. On a encore en mémoire l’assassinat de Sylvanus Olympio au Togo, les tentatives de coup d’Etat contre Sékou Touré et le sabotage de l’économie de la Guinée Conakry, pour ne citer que ces deux exemples historiques, et plus récemment le cas du président Gbagbo. Il semble bien qu’ils avaient tous compris que la mise en place de la zone Franc servait avant tout les intérêts de la France, et non ceux des anciennes colonies.

Aujourd’hui donc, la zone Franc regroupe 14 pays d’Afrique occidentale et centrale ainsi que les Comores, liés par une politique de coopération monétaire. Ici, les détracteurs du Franc CFA (dont je fais partie) ont beau jeu de s’interroger sur la date à laquelle les présidents de ces 14 pays se sont retrouvés pour s’accorder sur cette politique de coopération monétaire, insinuant qu’en réalité c’est la France qui a tout ficelé, les autres n’ayant pas eu leur mot à dire pour défendre leurs intérêts. S’ils existent, les documents ayant servi à l’élaboration de ladite politique de coopération, et ceux ayant sanctionné les travaux pour leur adoption par les présidents africains, seraient d’un intérêt historique certain, et devraient à ce titre être disponibles et consultables. La question a son importance, pour étayer ou infirmer l’implication initiale des 14 dirigeants des pays de la zone Franc dans l’élaboration de la politique monétaire en vigueur.

La zone Franc  fonctionne selon 4 principes majeurs :

1)      le Franc CFA a une parité fixe avec l’euro (1 € = 655,957 FCFA) ;

2)      le Franc CFA peut être converti de manière illimitée en euros par la France ; comme toute autre monnaie, il est librement échangeable à tout moment contre de l’or ou une autre devise étrangère, mais c’est la France qui assure toute demande de conversion, pour le compte des pays de la zone Franc ;

3)      en contrepartie, les réserves de change sont mutualisées entre les différents ensembles économiques régionaux et placées (à hauteur de 50 % à 65 % selon les régions) auprès du Trésor français ;

4)      les transactions courantes et mouvements de capitaux sont libres au sein de chaque région.

L’analyse d’un tel fonctionnement entraîne inévitablement des observations. Premièrement, le chiffre de la parité fixe du Franc CFA avec l’euro est arbitraire et mécanique ; aucune base objective, aucun calcul ne le soutient, parce qu’il dérive en fait de l’arrimage du Franc CFA au Franc Français d’avant l’euro ; or, le chiffre de la parité du Franc CFA avec le Franc Français était arbitraire, ne reposant pas sur un quelconque calcul mais sur une décision unilatérale de la France.

Deuxièmement, on ne perçoit pas bien l’avantage de cette parité pour le pouvoir d’achat des populations. L’arrimage mécanique du Franc CFA à l’euro en fait une monnaie forte, déconnectée des réalités économiques et commerciales locales. Elle favorise les importations venant des pays à la monnaie plus faible, ce qui tue la production locale et appauvrit le paysan africain. Les défenseurs du Franc CFA prétendent que la stabilité du taux de change contribue à une inflation plus faible dans les pays de la zone Franc, en comparaison du reste de l’Afrique subsaharienne, ce qui préserverait le pouvoir d’achat des populations.

De quel pouvoir d’achat parle-t-on pour des taux de pauvreté contrastant avec les richesses des pays concernés ? Prenons le cas emblématique du Gabon, réputé pour ses richesses tirées de l'exploitation du pétrole, du manganèse, de l'uranium, du bois et autres matières premières, et cependant frappé par une pauvreté "persistante". Les indicateurs jugés les plus fiables sur ce phénomène sont contenus dans une étude intitulée: "La pauvreté au Gabon" réalisée par la Banque mondiale en 1994. Selon cette étude, 83% des Gabonais vivent au-dessous du seuil de la pauvreté, c'est-à-dire avec moins d'un dollar par jour. Situation paradoxale pour ce pays alors peuplé d’à peine 1,2 million d'habitants et classé par les institutions financières internationales au rang des pays à revenu intermédiaire de la tranche supérieure. Et cela, malgré « la stabilité du taux de change qui contribue à une inflation plus faible en zone Franc, préservant ainsi le pouvoir d’achat des populations ».

Troisièmement, qu’est-ce qui empêche les pays africains de garantir eux-mêmes leur monnaie en gardant leurs 100% de réserves de change au lieu de les laisser au Trésor français, ceci d’autant plus que les réserves d’or que ce dernier utilise pour garantir la conversion en devises du Franc CFA proviennent pour l’essentiel des pays africains de la zone Franc ? C’est l’Afrique qui donne à la France les moyens de garantir le Franc CFA sur le marché international, au lieu de le faire elle-même avec ses devises et ses réserves d’or. C’est absurde ! Oui, mais c’est voulu. En effet, les banques centrales africaines (BEAC et BCEAO) ne sont pas juridiquement reconnues sur le marché international, et seule la France a le pouvoir de vendre et d’acheter le Franc CFA sur l’échiquier international. Ni la BEAC ni la BCEAO ne participe à la conférence internationale annuelle sur la monnaie, organisée par le Fonds Monétaire International chaque première semaine du mois d’octobre. Les zones CFA y sont toujours représentées par la France. C’est la banque de France qui achète et vend quotidiennement les devises sur les marchés des changes pour le compte des institutions d’émissions africaines. De plus, la BEAC et la BCEAO sont les seules banques centrales au monde qui n’ont pas le droit de garder leur or. Celui-ci est déposé au Trésor français, pour garantir le Franc CFA, faisant au passage de la France la 5ème réserve d’or au monde.

Ainsi, sur le plan monétaire, la France exerce une tutelle de fait sur les pays de de la zone Franc. Les banques centrales africaines ont pour seul interlocuteur le ministre des finances de la France et non leurs homologues des autres banques centrales d’Europe ou d’ailleurs. Et c’est la France qui agit pour leur compte sur le marché international des devises. Comme pied de nez à la souveraineté de soi-disant Etats indépendants, il n’y a pas mieux.

Vous avez dit souveraineté ? Qui décide de la politique menée dans la zone Franc ? Sur le très gouvernemental site www.diplomatie.gouv.fr, on trouve l’information selon laquelle La souveraineté monétaire a été transférée des États aux banques centrales régionales africaines où siègent les États membres de la Zone Franc. Ce serait donc les banques centrales qui décideraient de la quantité de monnaie en circulation tout en respectant leur objectif de stabilité des prix et de la monnaie. Les chefs d’États membres de la zone Franc auraient la latitude de modifier le taux de change avec l’euro. Autre information distillée par le site : « la France n’a pas de place prépondérante dans la gouvernance de la Zone Franc. Si le système trouve ses origines dans la coopération monétaire mise en place lors de la colonisation, il a très largement évolué depuis, à l’initiative de toutes les parties prenantes.
Essentiellement africain, le système préserve l’équilibre et la souveraineté des États de la Zone Franc. La France ne participe pas à l’élaboration et à la mise en œuvre des politiques communes.
 » Ça, c’est le discours officiel. Interrogeons maintenant les faits.

Edouard Balladur, ancien ministre d’Etat français de l’économie, des finances et de la privatisation a déclaré en son temps : « le FCA a été dévalué à l’initiative de la France ». La dévaluation du FCFA en 1994 a été décidée et imposée par la France, et elle s’est faite contre la volonté majoritaire des présidents africains. A l’appui de l’affirmation d’Edouard Balladur, les archives audiovisuelles des réactions de certains chefs d’Etat (dont le doyen Omar Bongo du Gabon) le prouvent. Vous avez dit souveraineté ? Premièrement, aucun pays africain n’a souverainement décidé de créer ou de rejoindre la zone Franc, puisqu’elle est née sous l’ère coloniale. Créer ou adopter une monnaie nationale est une décision éminemment politique. En effet, comme le disait le même Edouard Balladur : « la monnaie n’est pas un sujet technique, mais un sujet politique qui touche à la souveraineté et à l’indépendance des Etats ».

Le processus de création ou d’adoption d’une monnaie comprend normalement trois étapes :

1)      le politique, au service et dans l’intérêt du peuple, prend l’avis d’experts qui évaluent les avantages et les inconvénients pour le pays d’avoir une monnaie propre ;

2)      le politique étudie le contexte géopolitique et stratégique national et international, et la capacité du pays à assurer la survie d’une monnaie souveraine, à observer les critères de convergence en cas d’union monétaire, c’est-à-dire appartenance à une zone monétaire optimale (Mendel, 1961) ;

3)      le politique organise un Référendum ou un vote par les représentants du peuple pour l’acceptation ou le rejet de la monnaie proposée.

Ainsi, le 20 septembre 1992, le peuple français a rejeté par référendum le Franc français au profit de l’euro. Plus récemment, la Grèce a fait pareil pour rejeter l’euro.

Or, si l’on prend la Constitution d’un quelconque pays africain de la zone Franc, on ne trouve aucun article reconnaissant le Franc CFA comme monnaie du peuple. Il en va de même si l’on consulte le journal officiel : aucun décret ne traite du sujet. Quant à la décision pour les anciennes colonies - indépendantes devenues - de se maintenir dans la zone Franc, l’histoire ne mentionne aucun référendum, aucune consultation populaire dans ce sens. Ainsi, contrairement à la langue française qui est reconnue dans toutes les constitutions africaines francophones comme langue officielle héritée de la coloniale, et qui a fait l’objet d’une réelle appropriation par les peuples, le Franc CFA n’est pas un héritage colonial mais reste et demeure bien une monnaie coloniale dont l’appropriation par les autochtones est impossible, pour la simple raison qu’il s’agit d’un instrument de domination politique et de spoliation au service de l’ancienne métropole.

Car en matière de gestion du Franc CFA, c’est bien la France qui décide, pour préserver ses intérêts, lesquels la plupart du temps ne coïncident pas avec ceux de l’Afrique. Vendredi 30 septembre 2016, Michel Sapin, ministre français de l’économie et des finances, a réuni à Bercy ses homologues des 14 pays de la zone FCFA. Donc, le ministre français des finances peut convoquer pour une réunion en France l’ensemble des ministres des finances des pays africains de la zone CFA, sans que les gouvernements des Etats concernés trouvent à redire. On ne peut pas dire que ce soit là le meilleur exemple de souveraineté !

Parlons économie à présent. Théoriquement, les économies des pays de la zone Franc ne sont pas moins compétitives que celles des autres pays d’Afrique subsaharienne, comme en témoigne le classement 2016-2017 du Global Competitiveness Report du Forum Économique Mondial. Et pourtant, parmi les 14 pays de la zone Franc, 13 sont classés Pays Pauvres Très Endettés (PPTE).  Si donc les économies de ces pays ne sont pas moins compétitives que celles des autres pays d’Afrique subsaharienne hors zone Franc, cela signifie que leur performance sert des intérêts autres que ceux du développement local, autrement dit profite à quelqu’un d’autre. Et c’est bien le cas. En effet, dans la zone Franc, les banques nationales limitent les prêts aux entreprises à maximum 23% du PIB, contre 150% en Afrique du Sud et plus de 100% en Europe. Ce plafonnement des crédits limite les capacités d’investissements des nationaux. Par contre, les entreprises étrangères mieux loties peuvent investir sur place. En UEMOA par exemple, 50% des Investissements Directs Etrangers (IDE) proviennent d’entreprises françaises. Or, le libre transfert des capitaux permet ensuite à ces entreprises de rapatrier leurs bénéfices, souvent colossaux. En 2011 par exemple, la BNP, la Société Générale et Le Crédit Lyonnais représentaient à eux seuls 70% du chiffre d’affaires des banques dans la zone Franc. Avec des nationaux dont les capacités d’investissement sont limitées et des entreprises étrangères dont les investissements sont essentiellement tournés vers l’exploitation des ressources naturelles et non vers l’industrialisation des pays, et qui alimentent la fuite des capitaux en rapatriant leurs profits, on obtient moins d’infrastructures dans ces pays et, en fin de compte, moins de développement. A ce sujet, les Indices de Développement Humain (IDH)  des pays de la zone Franc CFA parlent d’eux-mêmes.

Il faut bien se rendre à l’évidence : ni dans l’histoire, ni dans l’actualité, le Franc CFA n’apparaît comme une émanation de la souveraineté des Etats africains ou un outil au service de leur développement économique.

Il est par contre évident et prouvé que c’est bien la France qui profite de la zone Franc, conformément au but attaché dès le départ à sa création. Les contrats léonins des concessions minières et pétrolières régulièrement dénoncés par les ONG, la mainmise des entreprises françaises sur les économies des pays de la zone Franc et la déstabilisation des pays qui veulent s’approprier leurs ressources naturelles le démontrent. La première semaine du mois d’octobre 2016, le Fonds Monétaire International et la Banque Mondiale ont organisé à Washington des assemblées avec la participation de toutes les monnaies officielles du monde entier. Thème : « croissance, investissement, développement ». Le grand absent à cette rencontre, mais bien sûr représenté par l’Hexagone, était le Franc CFA, une monnaie au service de la France depuis 74 ans. Ce n’est pas un hasard si, depuis que la question est sur la place publique mondiale, la Russie, l’Italie et la Chine haussent le ton. En accusant la France d’appauvrir l’Afrique avec le Franc CFA, d’utiliser les réserves de change africaines placées auprès du Trésor français pour financer l’acquittement de sa dette extérieure, et en demandant à l’Union Européenne de prendre des sanctions, Luigi Di Maio, Vice-président du Conseil Italien, ne fait que dire tout haut ce que bien des partenaires occidentaux de la France pensent et observent, sans toutefois oser casser les codes de bonne conduite diplomatique comme le fait l’Italien.

Si, comme s’en défendent les autorités françaises, les réserves de change africaines placées auprès du Trésor français ne sont pas utilisées par la France pour financer l’acquittement de sa dette extérieure, et si ce placement, loin de pénaliser les économies de ces pays, permet au contraire à la France de verser chaque année plusieurs dizaines de millions d’euros d’intérêts aux pays africains au titre de ce placement, l’Hexagone serait bien inspiré de publier ce qu’il paye. Cela aurait le mérite de couper court aux critiques de ses partenaires européens. Mais il y a fort à parier que les autorités françaises n’en feront rien. Rappelons-nous : la France ne fait rien par pure philanthropie, « elle n’a pas d’amis, elle n’a que des intérêts », dixit le Général de Gaulle. C’est dire que cette histoire de réserves de change lui est forcément et substantiellement profitable. La déballer sur la place publique serait malsain pour les affaires. Comme on dit chez nous : « l’argent n’aime pas le bruit ».

Concluons. Le Franc CFA ne circule pas et n’est pas utilisé en France. Les Africains n’en veulent plus, pour ne pas dire n’en n’ont jamais voulu. Dès lors, pourquoi la France tient-elle tant à cette monnaie et la défend-elle autant, avec l’appui bon gré mal gré des élites africaines repues et corrompues et des présidents africains inféodés, à l’exemple de Monsieur Alassane Ouattara, le Président de la République de Côte-d’Ivoire, ancien vice-gouverneur et ancien gouverneur de la BCEAO, ancien DG du Fonds Monétaire International  pour l’Afrique, ancien conseiller économique de 120 pays à travers le monde (selon la présentation que lui-même fait de sa personne), qui a récemment déclaré sur le perron de l’Elysée (tout un symbole) : « Le Franc CFA est une monnaie africaine depuis 1960, propriété des africains ».

Aux dernières nouvelles, selon l’Article 544 du code civil français, la propriété se définit comme « le droit de jouir et disposer des choses de la manière la plus absolue ».

Non, Monsieur Ouattara, le Franc CFA n’est pas la propriété des Etats africains. Et la seule façon de faire cesser le débat sur cette monnaie anachronique et délétère est de l’abandonner, au profit d’une qui sera l’expression de la volonté des peuples africains eux-mêmes, et son mécanisme de gestion le produit de leur génie, pour un vrai développement du continent. La nouvelle génération d’Africains, dont Kémi SEBA et moi faisons partie, a aujourd’hui l’opportunité et les moyens de mener ce combat. Et c’est ce qu’elle fera. Jusqu’au bout.

Fait à Libreville, le 20 février 2019

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Commentaires
T
Excellent, j'ai pris un grand plaisir à lire cet article...et, avec votre permission, je vais le partager jusqu'à ce qu'on ait tué le FCFA.<br /> <br /> <br /> <br /> Pour ajouter : Beaucoup, qui reconnaissent pourtant tout le mal qu'est le FCFA pour nous africains des 15 pays de l'UEMOA, de la CEMAC est des Comores, disent qu'il vaudrait mieux y rester tant que nos économies sont faibles ou à cause de la mal gouvernance de nos dirigeants, etc. pour soutenir une monnaie forte...<br /> <br /> à ceux là j'ai juste à dire que tous ces maux sont clairement les conséquences du FCFA...l'arme la plus insidieuse et puissante de la françAfrique...
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