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La nouvelle Afrique centrale selon NGOMO Privat.
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22 mai 2019

LA FRANCE N’EST PAS INVINCIBLE, COMBATTONS-LA, NOUS VAINCRONS !

ou

LA SERIE POLITIQUE DE CONSCIENTISATION
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Première thématique : Historique de la FrançAfrique

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Avant l’avènement mondial, d’abord de la presse libre puis des réseaux sociaux, nombre d’Africains n’imaginaient pas l’existence de l’hydre hideuse qu’est la FrançAfrique. Les rares africains qui en avaient connaissance étaient mêlés de près ou de loin aux actions obscures de l’ogre nocturne français. Et ceux qui osaient en parler, étaient, au mieux, traités de loufoques à l’esprit comploteur, au pire, torturés ou bonnement assassinés.  Pour ses initiateurs, il importait que ce monstre froid et redoutable soit recouvert de la plus grande opacité. C’est dans le strict secret de ses actions que résidait sa parfaite efficacité. Mais, qui sont donc les initiateurs de la FrançAfrique et pourquoi avoir donné naissance à cette créature immonde ? Nous nous proposons de répondre à cette importante question dans les lignes qui suivent en nous appuyant sur des faits et références historiques.

CHUTE DE L’EMPIRE BRITANNIQUE

Ayant été l’un des empires européens les plus importants et influents après celui du Portugal qui débuta au XVème siècle, et celui d’Espagne initié au XVIème siècle, l’empire colonial britannique construit dès le XVIème siècle, fut la première puissance mondiale à son apogée en 1922, avec un quart de la population mondiale, soit environ 400 millions d'habitants et s'étendait sur 29,8 millions de km² (environ 22 % des terres émergées). « Le soleil ne se couchait jamais sur l’empire colonial britannique », disait-on alors. Après la seconde guerre mondiale, le « wind of change » sonna le glas du puissant empire britannique, avec en perte première l’importante colonie des Indes qui accède à l’indépendance le 15 août 1947.

Après avoir opté pour la violence répressive pour étouffer les revendications indépendantistes, l’empire britannique défait se résoudra à accepter avec son fair-play légendaire la décolonisation de tous ses territoires d’outre-mer et de proposer aux nouveaux états anglophones indépendants un cadre économique d’échanges : le Commonwealth encore en vigueur aujourd’hui à la satisfaction de toutes les parties. La Grande-Bretagne qui déjà pratiquait « l’indirect rule » pendant la colonisation n’a plus du tout influencé ou contrôlé la politique intérieure de ses anciennes colonies. Elle a réellement accepté la souveraineté nationale des Etats autrefois colonies de l’empire britannique. Aujourd’hui, le génie africain rayonne dans la plupart des Etats de l’Afrique anglophone qui, d’ailleurs, se porte bien mieux que l’Afrique francophone. En revanche, la Grande-Bretagne a perdu de son prestige, de son influence politique, et doit désormais être assujettie politiquement et militairement à une de ses anciennes colonies américaines : les Etats-Unis d’Amérique. Ainsi va la vie !

Et qu’en fut-il de l’empire colonial français ?

TRANSFORMATIONS SUCCESSIVES DE L’EMPIRE COLONIAL FRANÇAIS EN FRANCAFRIQUE

L’Union française ou l’avènement de la IVème République française survient le 27 octobre 1946. Elle est l'organisation politique de la France et de son empire colonial qui associe la métropole et les départements d'outre-mer aux colonies françaises administrées sous la forme de territoires d'outre-mer, territoires associés et États associés. C’est la première métamorphose de l’empire colonial français à la fin de la seconde guerre mondiale. Le terme union remplace empire car les nouvelles puissances mondiales américaine et soviétique sont anti-impérialistes à l’endroit de l’Europe affaiblie et exsangue après la seconde guerre mondiale. L’empire français muera donc en Union française. Mais ce changement « formel » d’identité n’est pas suivi de profondes et fondamentales modifications dans les rapports avec les anciennes colonies. Sous la IVème République française, la classe politique dans son ensemble est souverainement colonialiste et récuse l’indépendance des colonies africaines et asiatiques malgré l’ultime et noble sacrifice qu’elles ont pourtant consenti en aidant la France pendant les deux guerres mondiales. La reconnaissance et la gratitude ne sont point des vertus de l’Etat français, loin s’en faut !

La guerre au Cameroun. Pays sous tutelle des Nations unies mais administré par la France et la Grande-Bretagne, le Kamerun allemand, devenu Cameroun français et Cameroon anglais va amorcer, vers 1952, sa lutte pour l’indépendance avec le mouvement Union des Populations du Cameroun (UPC), fondé en 1948 et dirigé par Ruben Um Nyobe, figure emblématique du nationalisme camerounais. Tandis que la Grande-Bretagne, dans la zone camerounaise sous sa tutelle, optait pour une approche pacifique afin d’accéder aux revendications légitimes et souverainistes des Camerounais, la France, elle, décidait de réprimer dans la violence et le sang toutes velléités d’indépendance de l’UPC. Des villages entiers Basa et Bamiléké seront détruits et leurs populations décimées. Les maquisards UPCistes seront traqués dans la forêt du Mungo et de la Sanaga-maritime.

Nombre d’entre eux seront assassinés ou exécutés et, décapités, leurs têtes seront exposées par les colons et milices français sur la place des marchés publics pour inspirer la peur aux Camerounais et anéantir tout sentiment de révolte. Cette guerre du Cameroun, menée par la France contre les populations du Cameroun, a duré de 1955 à 1972 jusqu’à l’extinction totale des leaders de l’UPC après l’interdiction, par les autorités coloniales françaises, de l’existence de ce parti indépendantiste en 1955. La triste expérience camerounaise est rappelée ici car toutes les méthodes de répression, de police militaire, d’assassinats d’indépendantistes, de manipulation médiatique, de division et corruption politiques inspirées de la Doctrine de la Guerre Révolutionnaire (DGR) du Colonel Charles Lacheroy vont être initiées et mises en œuvre sur la terre d’Ernest Ouandié. Elles serviront plus tard de modèles et de références dans les activités sinistres que mènera la FrancAfrique, dès sa création, dans le théâtre d’action des « anciennes » colonies françaises.

Le référendum du 28 septembre 1958. Ce ne fut pas en réalité un referendum mais bien un « diktat » référendaire. Car, comment comprendre qu’une nation guinéenne courageuse et digne, portée par son charismatique leader Ahmed Sékou Touré, ait souffert de tant de persécutions et de déstabilisations, alors qu’elle n’a fait que répondre librement et souverainement à la question posée : Oui ou Non à la Communauté française. La France aurait pu se réjouir de la quasi-unanimité des autres colonies africaines, appelées désormais territoires français d’outre-mer, qui acceptaient d’adhérer à la Communauté française proposée par le général Charles De Gaulle. Eh bien non ! Au lieu de cela, l’empire français vexé s’acharnera de mille façons sur la jeune République naissante de Guinée-Conakry qui avait osé dire non, démontrant ainsi que le référendum proposé aux peuples africains pour leur entrée libre et souveraine dans la communauté proposée n’était en fait qu’une vulgaire parodie, qu’un simulacre de démocratie.

De Gaulle entendait en fait imposer à tous les Africains des colonies de rester dans la Communauté française, seconde métamorphose de l’empire après l’Union française qui prit fin avec la guerre d’Algérie. L’âme de la FrançAfrique qui bientôt naitra est déjà manifeste sous la houlette gaullienne: sous couvert de démocratie, la contrainte, la coercition voire la dictature sont à l’œuvre. A l’exception de la Guinée-Conakry qui refusa dignement de dire oui au diktat référendaire, toutes les autres « colonies » ont accepté d’adhérer à la Communauté française. Explicitons le détail historique suivant : au cours d’un entretien télévisée, Ahmed Sékou Touré s’était expliqué sur le non qu’il opposa à la Communauté française. Le grand Silly, comme on le surnommait, était alors membre de l’assemblée nationale française où il avait suggéré l’introduction d’une clause particulière dans le texte législatif relatif à l’adhésion à la Communauté française. Cette clause suggérée stipulait que de la même manière que par référendum les peuples noirs des colonies d’Afrique francophone adhéraient à la Communauté, de cette même manière aussi, ils pouvaient en sortir.

Charles de Gaulle refusa catégoriquement d’introduire cette clause de bon sens, et Sékou Touré prévint alors qu’il fera la campagne pour le non. Ce qu’il fit au grand dam du Général De Gaulle qui vint néanmoins à Conakry pour ramener à l’ordre le jeune leader charismatique. La suite nous la connaissons. Si Charles De Gaulle avait simplement accepté cette clause pertinente, la Guinée de Sékou Touré aurait adhéré à la Communauté française. Cet épisode ignoré de bien d’Africains traduit clairement le degré de considération dans lequel De Gaulle tenait les « indigènes colonisés » de l’empire français.

La volte-face du stratège Charles De Gaulle. Pourquoi De Gaulle qui s’en était violemment pris à Ahmed Sékou Touré qui lui avait tenu la dragée haute en septembre 1958, décida subitement de virevolter et « d’octroyer in fine » l’indépendance en 1960 à ces territoires français d’outre-mer qui l’avaient pourtant refusé et avaient préféré adhérer à la Communauté française ? Pourquoi la Communauté française « imposée » par De Gaulle n’aura vécu que 2 ans seulement et fut de si courte durée? Pourquoi l’homme de la France libre a-t-il mis fin à son projet impérial sans subir des mouvements revendicatifs d’indépendance dans ces territoires français d’Afrique domptés et soumis à son impérieuse volonté ?   Toutes ces importantes questions méritent leur pesant d’or et des réponses rationnelles pour instruire le lecteur curieux. Nous entendons y apporter quelques éléments d’édification qui mettront en exergue l’exigeante nécessité qui apparut de créer la FrançAfrique. Deux éléments importants à saisir nous permettent de mieux appréhender le revirement brusque de Charles De Gaulle : (1) la proposition du comte de Paris, Henri d’Orléans et (2) la personnalité exceptionnelle du général français, stratège hors-pair.

Le comte de Paris prit secrètement langue avec le Général De Gaulle quand ce dernier mit sur pied la Vème République française en 1958. Pour le prétendant obstiné à la Couronne de France, car descendant de Louis XIII et de Louis-Philippe 1er, il revenait à De Gaulle de parachever son œuvre de bâtisseur moderne de la nouvelle France en restaurant la royauté française, pour faire ainsi de la France une monarchie républicaine comme nombre de pays de l’Europe occidentale et scandinave. A l’instar de la reine d’Angleterre ou du roi d’Espagne, le roi de France (en l’occurrence Henri d’Orléans lui-même) règnerait tandis que Charles De Gaulle, disposant de tous les pouvoirs que lui confère la nouvelle constitution adoptée, serait le véritable homme fort qui gouvernerait la France.  Cette proposition du comte de Paris, loin d’être originale ou inédite, relève bien de la norme en Occident. Le général français, intrigué par la proposition du prétendant à la couronne de France, demande du temps pour y réfléchir.

Il faut préciser que la Vème République qu’il venait d’ériger, consacrait une stabilité certaine des institutions, notamment le parlement trop instable bien que plus démocratique sous la IVème République et gardait les standards institutionnels des autres démocraties occidentales avec un régime parlementaire, un gouvernement dirigé par le président du Conseil et un président de la République honorifique, sans réel pouvoir exécutif, élu à cette  fonction par ses pairs de l’Assemblée nationale comme actuellement en Italie ou en Allemagne. Parce qu’il n’y avait pas du tout pensé, le général est séduit par cette idée de restaurer une figure tutélaire qui incarnerait la France. Cette figure ne sera pas le comte de Paris qui en a pourtant fait la suggestion, mais bien lui, Charles De Gaulle, le multi-sauveur, l’homme de la Résistance, de la France libre et de la "décolonisation".

En stratège fin et brillant, De Gaulle qui a une très haute idée de lui-même (proportionnelle à sa grande taille) décide d’aménager à sa convenance la suggestion d’Henri d’Orléans. Il ne sera pas le roi de France de sang bleu voulu par Dieu, dans les cieux, mais le président de la République française élu au suffrage universel par le peuple de France. Il est, en ce temps, il faut bien le reconnaître, la personnalité politique la plus charismatique de son pays, eut égard à ses brillants états de service, qui peut se plier à l’exercice du suffrage des français et gagner l’élection présidentielle, une première. L’origine de l’élection présidentielle au suffrage universel des Français se trouve bien là, dans la « bienheureuse » proposition du Comte de Paris qui, floué, en sera malheureux jusqu’à sa mort survenue en 1999 et s’en voudra amèrement de s’être ouvert à Charles De Gaulle.

Précisons, qu’en effet, l’idée de l’élection présidentielle au suffrage universel ne figurait pas dans la constitution de la Vème République rédigée par Michel Debré en 1958. Henri d’Orléans, à son détriment, aura fortement inspiré le stratège général qui entend dorénavant inscrire cette idée dans la constitution. Mais il ne peut le faire de suite pour deux raisons : la première, la constitution de la Vème République vient juste de rentrer en vigueur, et deuxièmement, les Africains des colonies qui ont accepté d’adhérer à la Communauté française sont bien des citoyens de France susceptibles de voter eux aussi à cette première élection présidentielle. Et ces derniers auraient certainement voté pour Charles De Gaulle, mais le stratège voyait plus loin, bien au-delà de sa personne. Si ces Africains de l’espace francophone venaient à voter le président de la République française comme les citoyens hexagonaux, ils pourraient, étant les plus nombreux, porter leurs voix en majorité vers un candidat africain face à un rival français après la disparition du général stratège. Et certainement qu’un jour, par le jeu démocratique, un Africain animiste et polygame serait souverainement porté à l’Elysée. Quelle malheur pour la pauvre France catholique et monogame – avec néanmoins des maîtresses ! Il fallait coûte que coûte empêcher cette hérésie.

De Gaulle décida donc d’exclure les électeurs africains de la Communauté française en leur « octroyant » précipitamment l’indépendance afin qu’ils exercent leur « vote » dans leur pays nouvellement « souverain ». Par ailleurs, le général stratège, très visionnaire, avait compris que les revendications indépendantistes portées vigoureusement par les peuples de l’Afrique anglophone finiraient, à terme, par contaminer les peuples de l’espace francophone. Et à l’instar de l’empire britannique, l’empire français finirait par être totalement désossé et ramené à sa véritable taille hexagonale. Charles De Gaulle prit donc la décision de « desserrer les liens coloniaux avant qu’ils ne rompent ».

Ayant « octroyé » l’indépendance survenue en 1960 dans tous les territoires africains de France, De Gaulle peut désormais apporter la révision constitutionnelle nécessaire et importante en 1962 où il introduit plusieurs articles qui font d’un président de la République française au demeurant honorifique et protocolaire, un véritable monarque républicain contrôlant tous les 3 pouvoirs qu’une réelle démocratie doit pourtant tenir séparés ; il est ainsi devenu la clé de voute de toutes les institutions de la République.

S’agissant du pouvoir exécutif, le président de la République française, dorénavant élu par les Français au suffrage universel (a) nomme et démissionne le premier ministre, chef du gouvernement, qui a remplacé le président du Conseil ; (b) son gouvernement peut engager sa responsabilité même contre l’avis du parlement qui est censé le contrôler. (c) Le président de la République a la haute main sur les fonctions régaliennes, notamment les affaires étrangères, la défense nationale et la justice.

S’agissant du pouvoir législatif, (d) le président de la République nomme un premier ministre issu de la majorité parlementaire, (e) peut dissoudre l’Assemblée nationale où (f) il ne met jamais les pieds car il ne lui rend nullement compte.

S’agissant du pouvoir judiciaire, le président de la République (g) est le chef de la magistrature suprême, (h) contrôle la justice et (i) a le droit de gracier des condamnés. Cette concentration quasi-absolutiste de tous les pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire aux mains d’un seul homme souleva une immense et virulente critique qui fit écrire François Mitterrand dans un livre éponyme que la France vivrait le « coup d’Etat permanent

En 1965 eut lieu la première élection présidentielle qui opposa De Gaulle à Mitterrand. Le Général stratège triomphait doublement : il vainquit son challenger d’une part, et réussit même, d’autre part, à convertir à la Vème République celui qui fut un de ses plus fervents détracteurs et qui néanmoins prit part à l’élection pour devenir plus tard, lui-même, président de la République française en mai 1981 et 1988. Ayant relevé le défi en France en imposant sa vision monarchique institutionnelle, Charles De Gaulle doit absolument tenir en laisse tous ces pays africains « indépendants » qui pourraient finir par devenir véritablement souverains et ne plus s’en remettre à l’ancien maître colonial. L’expérience camerounaise alors en cours et les stratégies de confiscation de la souveraineté nationale des populations du Cameroun seront déterminantes pour définir clairement les contours de la créature qui prendra, plus tard, le nom de FrançAfrique. La troisième et dernière métamorphose de l’empire colonial français.

La duplicité française, déjà entre-aperçue, dans l’épisode du diktat référendaire de septembre 1958, va prendre de la consistance et devenir « la substantifique moelle » du monstre françafricain : publiquement devant les nations de la planète toute entière, la France proclame qu’elle entretient des relations privilégiées, respectueuses du droit international avec les Etats africains de son giron devenus réellement souverains. Mais obscurément, la FrançAfrique opère froidement, ne reculant pas devant le non-respect du droit international, dissimulant toujours les preuves de ses forfaitures sous le sceau « secret défense » et agissant sans foi, ni loi pour préserver les immenses intérêts français en Afrique et garantir ainsi la posture impériale française de grande puissance mondiale aux côtés des Etats-Unis d’Amérique, de la Russie, de la Chine et de la Grande-Bretagne.

Disons le calmement, la France strictement hexagonale est une puissance moyenne européenne bien en deçà de l’imposante Allemagne. Comparativement, elle se situerait en grandeur politique derrière le Royaume-Uni mais devant l’Italie, l’Espagne ou le Portugal qui sont tous des anciens empires coloniaux. Avec les DOM-TOM et la FrançAfrique, la France se donne un marchepied, un piédestal qui lui permet de se hisser au-dessus de la grande Allemagne en Europe, et de tutoyer les grandes puissances de ce monde.

Bien qu’abjecte dans sa nature et immonde dans son action toujours obscure, la FrançAfrique est d’une redoutable efficacité pour conférer à la France son rang actuel de 6ème puissance mondiale. Le président de la République ne répondant pas de ses actes devant le parlement français instituera la cellule africaine de l’Elysée qui tient ses ordres exclusivement du monarque républicain. C’est cette cellule stratégique qui planifie et fait exécuter les ordres opaques au monstre de la FrançAfrique. Par ce savant montage institutionnel, toutes les questions africaines relèvent de la compétence exclusive du président de la République par la FrançAfrique via la cellule africaine de l’Elysée. On le voit, la Vème République de 1962, est consubstantielle de la FrançAfrique. L’une existe par l’autre. Nuire à l’une, c’est porter préjudice à l’autre.

Charles De Gaulle fut le brillant concepteur de cet ignoble « machin » et son bras armé fut Jacques Foccart dont les mémoires écrites avant sa mort, relatent, de manière sélective et donc parcellaire, ce qu’est la FrançAfrique : un mercenaire, un corsaire de la République qui opère « salement » mais toujours au service exclusif des intérêts du commanditaire qui se tient hypocritement bien au propre. D’autres acteurs illustres ou anonymes du monstre opaque françafricain peuvent ici être cités à titre indicatif : Commandant Jean Lamberton, Max Bardet, Constantin Melnik, Louis-Paul Aujoulat, Guy Georgy, Pierre Divol, Lieutenat-Colonel André Trancart, Robert Denard, Roland Pré, Pierre Mesmer, Daniel Doustin, Colonel Charles Lacheroy, Colonel André Parant, Maurice Delauney, Georges Conan, Bonaventure Escoffet, Commandant Georges Maîtrier, Marcel Bigeard, Xavier Torre, Général Max Briand, Pasteur Daniel Galland, Bernard de Gélis, Michel Debré, Paul Audat, Jacques Rousseau, Colonel Jean-Victor Blanc, William Bechtel, etc…           

Ironie du sort ou stupidité de la victime africaine face à son triste sort, ses différents bourreaux ont des boulevards, des avenues, des places ou des rues qui portent leurs noms en mémoire dans les capitales africaines.

Et combien de boulevards dénommés Ruben Um Nyobe à Yaoundé ? D’avenues Germain Mba Nguema à Libreville ? De places publiques Barthélémy Boganda à Bangui ?.... Quand la FrançAfrique disparaîtra bientôt, les héros africains seront réhabilités par devoir de mémoire et de dignité. Mais pour atteindre cet important résultat, il nous faut bien comprendre les forces et les faiblesses de l’ogre conçu par le général stratège. Il nous faut appréhender les piliers de la FrançAfrique pour mieux les détruire.

Nous aborderons cette thématique dans la prochaine publication.

 

Fait à Douala, le 21 mai 2019

 

Par Privat Ngomo./-

 

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