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La nouvelle Afrique centrale selon NGOMO Privat.
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4 décembre 2017

QUI SONT LES VÉRITABLES ALLIES DE JEAN PING ET LES AMIS SINCÈRES DU GABON ?

Aime-t-on les Gabonais ou les immenses richesses du Gabon ?

 

Depuis le hold-up militaro-électoral perpétré le 31 août 2016 par Ali Bongo Ondimba et consacré par les institutions nationales à sa solde, le Gabon s’enfonce inexorablement dans une crise profonde et multiforme qui marquera à jamais les générations actuelles.

Thomas Sankara disait que «  les tragédies révèlent les grands hommes, mais ce sont les médiocres qui sont à l’origine de ces tragédies ! » Outre la crise aigüe qui le traverse et le transperce de part en part, le Gabon vit une tragédie où ses alliés et amis supposés semblent depuis plus d'un an présenter le masque du cynisme et de la trahison. La durée relativement longue de la résistance a permis aux Gabonais de se faire une idée certaine, au-delà des apparences, de l’identité réelle des véritables alliés ou amis qui souhaitent indubitablement le bonheur des peuples du Gabon.

Analysons froidement avec lucidité mais sans complaisance, dans les lignes qui suivent, l’attitude des organisations internationales, des pays frères et des hommes dans la résolution de la crise post-électorale qui sévit au Gabon depuis le 31 août 2016.

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SUR LE PLAN INTERNATIONAL

Un adage africain affirme que « quand la maison du voisin brûle, il faut lui porter secours de peur que l’incendie ne se propage vers d’autres cases ». Que font les pays frères de la sous-région de cette sagesse africaine ? Florilège.

CEMAC : cette institution « inutile », bureaucratique et dépensière n’a pris aucune initiative forte pour apporter sa contribution à la résolution de la crise. Elle s’est contentée d’accueillir son nouveau président en la personne d’Ona Ondo Daniel, premier ministre d’Ali Bongo alors en fonction lors des massacres perpétrés au QG de Jean Ping, dans la nuit du 31 août au 1er septembre 2016. Cette posture de l’institution vaut bien valeur d’adoubement de la junte putschiste. Les Gabonais n’ont rien à attendre de cette institution dans la reconnaissance de la souveraineté du vote exprimé le 27 août 2016.

CEEAC : la vingtaine d’observateurs de la CEEAC était bien en « villégiature » au Gabon lors des dernières élections présidentielles. Le rapport insignifiant et complaisant que cette institution a livré traduit son attachement inaliénable à maintenir le Gabon loin des bonheurs que procurent l’alternance démocratique et le changement de gouvernance. Les Gabonais n’ont, là aussi, rien à attendre de cette institution interafricaine.

LE TCHAD : le président Déby Itno semble plus préoccupé de redorer son blason auprès de l’ancienne puissance coloniale malgré ses bravades pseudo-panafricaines et anti-franc CFA. Dans le viseur de la France de François Hollande, il a réussi à se rendre indispensable dans l’action anti-terroriste au Mali en expédiant un contingent de militaires tchadiens pour renforcer l’opération barkhane conduite par l’armée française depuis le 1er août 2014. Les Gabonais n’ont rien à attendre des tchadiens qui se sacrifient déjà pour leurs frères du Mali.

LE CENTRAFRIQUE : vivant elle-même dans un chaos ethnico-religieux indescriptible, la République centrafricaine, nonobstant tout l’amour qu’elle pourrait porter à la République sœur du Gabon, est dans une impossibilité technique d’aider les Gabonais à sortir de la crise post-électorale. Les Gabonais ne peuvent pas compter sur leurs frères centrafricains en détresse.

LA GUINEE EQUATORIALE : que peut-on attendre du maître de Malabo dont le schéma de succession s’inspire étrangement de celui bongomarien qui fait tant de torts actuellement à la terre du Gabon ? Teodoro Obiang Nguema Mbasogo, doyen des chefs d’Etat de la CEMAC, et les frères équato-guinéens ne peuvent rien faire pour les Gabonais.

LE CONGO BRAZZAVILLE : empêtré aussi dans une crise politique aux soubresauts imprévisibles, depuis l’élection présidentielle très contestée du 20 mars 2016, le président illégitime Sassou Nguesso ne peut prendre aucune initiative crédible à l’endroit du Gabon. Les Gabonais n’ont rien à attendre des frères congolais.

LE CAMEROUN : le sphinx du palais d’Etoudi encore surnommé nnom ngi a suffisamment de soucis internes avec les velléités sécessionnistes et indépendantistes des régions anglophones pour prêter attention à la crise de rage démocratique gabonaise. Quant aux élites camerounaises, surtout de la presse, promptes à tresser des lauriers sur la tête du grand panafricain et anti-impérialiste françafricain, Ali Bongo Ondimba, elles ont été surprises de découvrir récemment un « grand » panafricaniste transformé en laquais de la France et obligé de se contorsionner en dérangeant le vieux Paul Biya pour aller saluer obséquieusement mais publiquement la main du président français afin de se fendre d’un selfie qui sera vendu outrageusement sur les réseaux sociaux. Les Gabonais ne seront pas secourus par les grands panafricains de la CEMAC que sont les frères camerounais.

Pourtant le Gabon, dans sa toute puissance, a accueilli sur son sol toutes ces communautés africaines de la sous-région avec hospitalité et générosité quand elles sont venues chercher un rêve de bonheur qu’elles ont souvent, du reste, trouvé. Aujourd’hui que la terre qui les reçoit a besoin d’aide fraternelle, la réciprocité ne semble pas être au rendez-vous. Peut-être que nos frères de la CEMAC semblent plus aimer les richesses du Gabon que ses habitants et leurs aspirations à la démocratie et l’Etat de droit.

CEDEAO : rien n’interdit cette institution plus influente que la CEMAC à faire entendre sa voix sur le dossier gabonais. Et pourtant, un silence assourdissant entoure la situation du Gabon quand pourtant des mitraillettes des forces armées de cette institution sous-régionale ont bien  failli crépiter pour imposer le verdict des urnes au président sortant et battu Yahya Jammeh en Gambie. La solidarité africaine serait-elle à géométrie variable ? L’inaction voire l’approbation de la CEMAC au coup de force de la junte gabonaise justifie-t-elle le silence de la CEDEAO ?

CÔTE D’IVOIRE : Le président ivoirien Alassane Dramane Ouattara s’autorise à réagir sur la situation zimbabwéenne en demandant au vieux combattant Robert Mugabe de se retirer du pouvoir, mais il n’use nullement de son influence, hôte du dernier sommet UA/UE, pour soutenir l’initiative du président gabonais élu, Jean Ping, qui souhaitait que le mémorandum sur la crise post-électorale au Gabon soit remis aux représentants de l’UA afin que la question gabonaise figure à l’ordre du jour des débats de ce 5ème sommet UA/UE.

SENEGAL ET MALI : Quant aux présidents sénégalais (Macky Sall) et malien (Ibrahim Boubakar Keita), ils ont très tôt pris position en faveur de la forfaiture alienne en envoyant des messages de félicitations à l’imposteur. Il est pertinent de noter que les importantes communautés maliennes et sénégalaises qui s’enrichissent « grassement » grâce à leurs commerces florissants dans tout le pays gabonais expédient des montants colossaux (devises) par transferts d’argent dans leurs pays d’origine. Ici aussi, les richesses gabonaises sont plus intéressantes que les Gabonais eux-mêmes, et cela justifie qu’on s’asseye allègrement sur les valeurs de démocratie et d’état de droit.

BENIN : Le président béninois Patrice Talon, chantre d’un leadership africain régénéré plus tourné vers des valeurs culturelles africaines en acceptant les règles dures de la concurrence de marché qu’impose l’économie mondialisée, est resté simplement atone sur le dossier gabonais. Pourtant, certains de ses compatriotes qui participent, de manière non négligeable à l’économie du Bénin, ont bâti des fortunes colossales au Gabon. Argent acquis grâce à l’indulgence généreuse des présidents Bongo Ondimba. Les Gabonais n’auront pas de retour d’ascenseur de la part des frères béninois pourtant à l’avant-garde des causes démocratiques africaines comme ceux du Sénégal ou du Mali.

UNION AFRICAINE : ce « syndicat » de chefs d’état africains reste encore à la botte du groupe des dictateurs qui refusent de faire progresser la démocratie dans leur pays et dans le continent tout entier. Que peut-on attendre de Moussa Faki, actuel président de la commission de l’Union africaine et ancien ministre des Affaires Etrangères du Tchad d’Idriss Déby Itno ? Qu’il s’émancipe de son ancien maître dictateur et accepte le mémorandum du président gabonais élu, Jean Ping ? C’eut été trop beau ! Et pourtant, Jean Ping fut, du 28 avril 2008 au 15 octobre 2012, président de la  commission de l’Union africaine. Il avait, à ce titre, droit à quelques égards. Les Gabonais doivent savoir qu’ils n’ont rien à attendre de la principale institution panafricaine du continent.

UNION EUROPEENNE : pour l’heure, elle semble être le seul véritable allié de Jean Ping et ami du Gabon. Le rapport accablant de la mission européenne d’observation électorale, les positions très claires des eurodéputés sur la crise post-électoral gabonaise, les deux résolutions votées à la majorité écrasante témoignent à suffisance que l’Union européenne souhaite réellement une sortie de crise qui consacre la vérité des urnes et la souveraineté retrouvée du peuple gabonais. Mais, outre le respect des Accords de Cotonou que cette institution européenne entend faire valoir auprès de l’Etat gabonais, il semble que l’idée de « régler ses comptes » en donnant une bonne leçon aux dirigeants arrogants gabonais n’est pas pour lui déplaire.

Rappelons qu’avec le Gabon, l’Union européenne inaugurait un nouveau protocole de mission d’observation électorale conçu dans les laboratoires politiques de cette institution. La commissaire européenne Mariya Gabriel (d’origine bulgare) et l’eurodéputé Jo Leinen (d’origine allemande) sont les fers de lance choisis pour expérimenter ce nouveau procédé en république gabonaise. Par conséquent, le cas du Gabon doit être traité avec scrupules et méthodes afin d’une part, de préserver le nouveau protocole mis en œuvre et d’autre part, de conserver la crédibilité de l’institution européenne.  Clore le dossier gabonais sur un échec serait dramatique et de mauvais augure pour les prochaines missions européennes d’observation électorale dans le monde. Il importe donc que le nouveau protocole européen soit « validé » par l’initiale pratique gabonaise en produisant les résultats attendus : la vérité des urnes et l’expression de la souveraineté populaire.

Par ailleurs, l’attitude irrévérencieuse des dirigeants gabonais, dont la figure emblématique est André-Claude Bilie by Nze, à l’endroit des commissaires-observateurs européens n’a pas du tout été digérée par ces derniers : la mise sur écoute (inacceptable), les menaces et intimidations (intolérables) à l’endroit de deux commissaires qui ont dû être « exfiltrés » sont autant de comportements qui ne doivent pas prospérer et être sévèrement réprimandés. Parce que le Gabon de la junte putschiste a écorné l’image de cette prestigieuse institution par ses multiples maladresses, cette dernière mettra un point d’honneur à traiter le cas du Gabon de la manière la plus diplomatique mais également la plus implacable possible.

FRANCE :   le discours politique à la jeunesse africaine du président français, Emmanuel Macron, tenu à Ouagadougou, au Burkina-Faso, le 28 novembre 2017 a éclairé les Africains sur les ambitions en Afrique du successeur de François Hollande. Aucune analyse de la prose présidentielle ne sera faite ici, mais juste l’affirmation d’une certitude : Emmanuel Macron ne fera rien pour hâter le départ d’Ali Bongo du pouvoir qu’il usurpe.  LES GABONAIS NE DOIVENT PLUS RIEN ATTENDRE DE LA FRANCE !

Dans un précédent post que j’intitulais « le jugement circonstancié d’Emmanuel Macron » sur la crise post-électorale gabonaise, je présentais objectivement les piliers et les ambitions de la Françafrique. Tout observateur averti et sensé comprends aisément à la lecture de cet exposé que la grandeur de la France impériale se bâtit dans l’obscurité avec comme bras armé la Françafrique pour entretenir la pauvreté des masses africaines vivant sous le joug dictatorial des régimes à la solde de l’hexagone. Le paradigme françafricain désormais bien identifié et connu ne doit plus appeler naïveté ou méprise de la part des Africains quant au regard à porter sur l’ancienne puissance coloniale.

En effet, pendant longtemps, nourris par le discours humaniste et universaliste français sur l’état de droit, le multipartisme et la démocratie, bien d’Africains y ont cru et ont espéré que la France agirait conformément aux principes qu’elle a édictés et aime à en faire la promotion dans le monde entier. Hélas !, depuis Charles de Gaulle, le père de la « décolonisation » de l’Afrique francophone, ni les gouvernements de droite, ni ceux de gauche - qui ont pourtant porté une certaine espérance auprès des oppositions africaines - ne se sont départis de la politique françafricaine de la France. Bien au contraire, malgré des discours de rupture en trompe-l’œil, tous ont maintenu l’ignoble cap. Emmanuel Macron qui gouverne au centre, ne fait pas exception à la règle car il s’agit avant tout de préserver les intérêts et la grandeur de la France impériale. Que les Gabonais qui aspirent, dans la longue résistance pour l’alternance et le changement, se le tiennent pour dit : LA FRANCE, comme nos frères africains susmentionnés, NE S’INTERESSE QU’AUX INNOMBRABLES RICHESSES DU GABON ET NULLEMENT AUX GABONAIS !

 

SUR LE PLAN NATIONAL

Dans sa stratégie de conquête du pouvoir présidentiel, Jean Ping a ouvert grands ses bras pour embrasser tous les Gabonais qui se réclamaient de l’alternance et du changement. Le hold-up militaro-électoral aura au moins eu un mérite : celui de séparer le bon grain de l’ivraie, de démasquer les profito-situationnistes et stratèges égocentristes qui, loin de penser à l’intérêt général, poursuivaient en réalité des desseins bassement égoïstes et bien aux antipodes des discours tenus en public.

Il eut d’abord les traîtres de la première heure, ceux qui par « réalisme politique » et sans états d’âme sont allés à la soupe « empoisonnée » du dialogue (beaucoup s’en mordent les doigts aujourd’hui), puis vinrent les résistants essoufflés qui n’en peuvent plus d’un marathon devenu trop long et espèrent que les élections législatives leur donneront un second souffle politique, enfin il y a les résistants jusqu’au-boutistes, qui ne lâchent rien et entendent aller jusqu’au bout comme l’affirmait Jean Ping pendant la campagne présidentielle en reprenant le leitmotiv de feu André Mba Obame.

LE PEUPLE GABONAIS EST DESORMAIS EDIFIE SUR LES ALLIES DE PING ET LES GABONAIS QUI AIMENT VRAIMENT LEUR PAYS ! Le temps viendra, et il est proche, où ces traîtres de la nation devront rendre des comptes au peuple gabonais qu’ils ont cyniquement abusé.

Peuple gabonais, ne soit plus naïf, crédule et aveugle ! Le voile s’est enfin déchiré et les illusions se sont définitivement envolées. Sache que seule l’immense richesse de ta terre intéresse bien de personnes, d’états frères africains ou français ou organisations internationales que tu considérais comme tes alliés ou amis de cœur.

Maintenant que le temps te l’a clairement dévoilé, TU ES SEUL FACE A TON DESTIN ! Ton seul  ami et allié sincère est le Dieu qui t’a béni en t’offrant cette terre généreuse. Si tu veux à présent jouir des richesses qui sont les tiennes, RESTE DEBOUT ET BATS TOI JUSQU’A LA VICTOIRE FINALE !

Fait à Libreville, 04 décembre 2017

Par Ngomo Privat./-

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